Provence-Alpes-Côte d’Azur
L’AOC muscat du Ventoux, phare du raisin de table
Le muscat du Ventoux célèbre les 20 ans de son appellation qui fait beaucoup pour la promotion du raisin de table vauclusien.
Le muscat du Ventoux célèbre les 20 ans de son appellation qui fait beaucoup pour la promotion du raisin de table vauclusien.
Frédéric Rogier attend ses visiteurs avec le sourire. Une trentaine d’officiels vauclusiens et des représentants d’institutions nationales ont été invités à une visite guidée d’acteurs de la filière muscat du Ventoux en l’honneur des 20 ans de l’AOC du même nom. Tout en continuant à récolter les belles grappes de raisin, avec son chef d’équipe, le producteur explique : « Nous avons commencé la récolte il y a une quinzaine de jours, et il nous reste encore une autre quinzaine de jours ». Du fait du gel du printemps et des grosses chaleurs de l’été, la campagne durera une semaine de moins que d’ordinaire. « Notre chance, c’est que la grêle des dernières semaines est tombée surtout sur des secteurs déjà touchés par le gel », explique Frédéric Rogier avec un sourire. Une maigre consolation… Car le gel a touché 40 à 50 % des parcelles ! Le viticulteur ne semble pas découragé pour autant et affiche une foi de charbonnier pour le muscat de Hambourg, la variété qui définit l’AOC muscat du Ventoux. Suite de la visite chez les Trois capucins, expéditeur en fruits et légumes. « Ici, on fait 90 % de notre activité avec la cerise et le raisin. Et sur les 60 palettes de raisin que l’on passe par jour, les six plus belles sont les palettes de muscat du Ventoux ! », annonce Frédéric Girard, directeur de la société.
Ecouter la demande des consommateurs
Car c’est tout le paradoxe : cette appellation haut de gamme ne représente que 10 % du raisin de table commercialisé dans le Vaucluse qui est pourtant le département dans lequel se produit les 3/5e du raisin de table français. « Une AOC comme le muscat du Ventoux n’est pas du tout une micro-économie, une micro-production ou un marché de niche : c’est tout simplement un marché qui répond à une demande, avance Emmanuel Demange, directeur des produits et de la qualité d’Interfel, invité à cet anniversaire. Il y a une vraie place aujourd’hui pour ces produits haut-de-gamme alors que le consommateur est de plus en plus à la recherche de produits d’origine française, ancrés localement. Et c’est peut-être même encore plus vrai pour le raisin, un marché dominé par les produits italiens, qui a besoin d’avoir ce genre de produit phare pour démonter qu’on peut faire autre chose. Mais cela ne doit pas empêcher les producteurs de penser à d’autres demandes du consommateur, et notamment le raisin apyrène. Car il faut que l’on écoute avant tout les demandes du consommateur... ».
Pierre Nicolas