L’Aneefel propose sa réforme de l’Interprofession
C’est dans le cadre du Sial, et sur le stand d’Interfel, que la nouvelle équipe dirigeante de l’Aneefel a tenu à faire sa première conférence de presse. D’entrée de jeu, Luc Métral, le nouveau président, explique le sens qu’il souhaite donner à son mandat : “Nous voulons faire disparaître cette mauvaise image de l’intermédiaire inutile que serait l’expéditeur”, annonce-t-il avant d’expliquer que “les revenus assurés aux producteurs par ce système sont au moins équivalents et souvent supérieurs à ceux assurés par une coopérative”.
Revenant sur la situation de l’été, l’Aneefel rappelle que les entreprises de l’expédition ont été fragilisées par la crise. Quant aux différents remèdes proposés, l’équipe de l’Aneefel s’interroge notamment sur la contractualisation. Pour Luc Métral, la contractualisation doit “être une piste, seulement une piste”. Car “elle s’arrête vite quand le marché est déstabilisé”. Mais ses collègues du bureau vont plus loin : “si à chaque fois, on dit qu’il vaut mieux contracter entre le producteur et le distributeur, cela veut dire que l’expédition ne fait pas son boulot”, remarque Jean-Yves Guérin, alors que Daniel Corbel constate que “la contractualisation implique un volume, mais ne mentionne pas de prix. La vraie contractualisation, c’est un tonnage et un prix”.
Créer un troisième collège à Interfel
Mais l’Aneefel souhaitait surtout présenter quelques pistes de réflexion pour l’avenir. Concernant l’OCM fruits et légumes d’abord : “elle a complètement échoué”, déclare Luc Métral. Il souhaite que l’OCM s’adapte au schéma français en permettant la création d’OP d’expédition dynamiques dans chaque région. L’Aneefel propose d’associer les producteurs expéditeurs, et les producteurs de ceintures vertes à ce schéma.
Mais c’est surtout pour parler de l’interprofession que cette conférence de presse était organisée. Après avoir rappelé son attachement à Interfel, Luc Métral a regretté l’organisation actuelle de l’interprofession avec deux collèges, un collège production, et un collège commercialisation, l’Aneefel appartenant à ce dernier. “On se sent très frustré quand on nous place directement dans un rôle de commercialisation”, explique Luc Métral qui revendique une place dans le collège production. L’Aneefel propose donc de réformer la composition des collèges en en créant un troisième qui rassemblerait tous les acteurs de la première mise en marché : expéditeurs, coopératives et producteurs expéditeurs. Elle propose également une solution alternative à deux collèges où l’Aneefel serait présente dans les deux.
“Le contexte actuel à Interfel est tendu, reconnaît Luc Métral en conclusion. Il y a des chaises vides. Notre projet peut être un axe pour recomposer Interfel.”