L’amidon de pomme de terre, minerai pour la fabrication de sacs plastiques biodégradables
C’est le moment, c’est l’instant : la mobilisation en faveur de la bioraffinerie est totale. Les producteurs de fécule s’y intéressent, d’autant qu’ils s’interrogent sur l’après-2007/ 2008 !
“A l’occasion des débats sur la loi d’orientation, on attendait que le législateur interdise les sacs plastiques à base de pétrole, ouvrant ainsi la voie aux bioplastiques. Ce ne fut pas le cas, regrette Didier Lombart, vice-président de l’UNPT. La loi a bien interdit les sacs de caisse, mais ce n’est pas suffisant pour développer un outil industriel. Ceux-ci ne représentent en effet que 15 % du marché des sacs plastiques ! Impossible de développer une véritable filière industrielle à base d’amidons dans ces conditions-là !”.
La filière a pris contact avec le groupe français Sphère qui a racheté la société allemande Biotec et qui possède environ 250 brevets différents dans la transformation de l’amidon. Isabelle Tharaud, directrice générale déléguée de Sphère, a plaidé pour le développement des bioplastiques.
“Notre groupe fabrique 60 % des sacs poubelles vendus en France. L’écart entre le prix de revient d’un sac fabriqué à base de bioplastiques et un sac traditionnel est passé de 4 à 1,8-2. Dans le même temps, le prix des résines a doublé en l’espace d’un an. Le coup de pouce de l’Etat, interdisant, par exemple, la fabrication de sacs à partir de résines artificielles, nous permettrait de mettre en place des outils industriels plus rentables”, a conclu Isabelle Tharaud.