RAVAGEUR
La noctuelle héliothis
Les larves polyphages de noctuelle héliotis sont responsables de nombreux dégâts sur une grande variété de cultures, notamment maraîchères.
Les larves polyphages de noctuelle héliotis sont responsables de nombreux dégâts sur une grande variété de cultures, notamment maraîchères.
La noctuelle héliothis désigne deux espèces proches de Lépidoptères, Helicoverpa armigera et Helicoverpa peltigera, qui sont présentes dans la plupart des régions du monde. Ces espèces sont migratrices mais elles se sont sédentarisées en partie dans le Sud-ouest et le Sud-est de la France, où on les retrouve principalement sur tomate d’industrie, haricot vert, maïs doux et tabac. On compte entre deux et trois générations par an, entre mai et octobre. Deux à six jours après l’émergence des adultes, les femelles pondent jusqu’à 3 000 oeufs sur les feuilles des plantes en floraison, Les oeufs sont blancs et deviennent plus foncés au cours du développement. Ils mesurent 0,5 mm de diamètre, présentent des stries longitudinales et sont aplatis aux deux pôles. Ils éclosent quelques jours après la ponte à 25°C.
Des larves extrêmement polyphages
Les larves sont de couleurs variables (verte, jaunâtre, brune). La chenille passe par 5 à 6 stades larvaires en deux à trois semaines. Elle mesure 3 à 4 cm de long en fin de développement. A la fin de son cycle, la chenille passe l’hiver dans le sol sous forme d’une chrysalide brune de 2 cm de long. Les noctuelles héliotis au stade larvaire sont extrêmement polyphages. Elles provoquent des petits trous sur les feuilles et des forages caractéristiques sur gousses ou fruits. Sur haricots ou pois, on peut retrouver des chenilles dans les gousses, ce qui peut conduire au refus de récolte. Les variétés à gousses tendres ou à gros grains (haricots plats, beurre, flageolets) sont très attractives pour les chenilles. Sur tomate, les fruits attaqués près du pédoncule finissent par tomber, et des infections secondaires peuvent provoquer le pourrissement.
Stratégie de protection
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PROPHYLAXIE
Il faut limiter les sites de reproduction en détruisant les adventices et les résidus de culture sur et à proximité des parcelles. Réaliser un travail superficiel du sol après la récolte d’une culture infestée peut permettre de déloger les larves en nymphose et de les exposer aux aléas climatiques.
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ENNEMIS NATURELS
Les chauves-souris et certaines espèces d’oiseaux sont des prédateurs naturels d’héliotis. Ils ne suffisent pas à éliminer les ravageurs mais ils peuvent participer à leur régulation s’ils sont favorisés.
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TECHNIQUES ALTERNATIVES
Des insecticides biologiques comme Bacillus thuringiensis ou le spinosad sont utilisables contre héliothis. Le baculovirus Helicovex lutte spécifiquement contre Helicoverpa armigera. Il est autorisé sur haricot, maïs, melon, tabac et tomate. Ces insecticides sont à utiliser sur les oeufs ou les premiers stades larvaires, dès les premiers dégâts, pour une meilleure efficacité, et en période active des larves (si la température n’est pas trop basse).
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LUTTE CHIMIQUE
Il faut impérativement alterner les familles chimiques pour éviter l’apparition de résistances. Comme pour les insecticides biologiques, il faut intervenir le plus tôt possible après les premières captures, sur oeufs ou jeunes larves. Plus les chenilles sont jeunes, plus elles sont sensibles aux insecticides.
Sources : Unilet, fiche parasite émergent Ecophyto
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Les adultes sont des papillons gris-brun de 3 à 4 cm d’envergure. Leurs ailes antérieures présentent une bande transversale plus foncée chez H. armigera, et une tâche noire centrale ainsi qu’une bande sombre avec des ourlets blancs chez H. peltigera.
Lapériode sensible pour les haricots et les pois a lieu lors de la floraison et de la formation des gousses : c’est la phase d’attractivité maximale pour les noctuelles héliotis. Les haricots tardifs fleurissant après le 15 août sont très exposés car il y a moins de cultures attractives pour les noctuelles à cette période.
Il est difficile de distinguer H. armigera et H. peltigera, surtout au stade larvaire. Mais la confusion est aussi possible avec d’autres espèces du genre Helicoverpa qui sont très nombreuses à travers le monde.