Kiwi - Campagne commerciale 2011-2012

La Chine, nouvel Eldorado pour le kiwi français ?

Une consommation de plus en plus difficile, un prix de plus en plus serrés, une concurrence de plus en plus forte, il n’en fallait pas plus pour que les opérateurs français se tournent vers les marchés asiatiques, la Chine en particulier. Ce pays – berceau du kiwi et producteur majeur (on parle de 500 000 t) – n’exporte pas. Pourtant « avec 1,3 milliard de Chinois déclarés, 350 millions dans la classe moyenne, 100 millions qui ont le niveau de vie moyen des Français, le débouché est énorme », souligne Julien Pédelucq (Sikig). Pour ces nouveaux consommateurs, l’achat de produit importé est un moyen de se rassurer sur la sécurité alimentaire.
Les producteurs de kiwis français attendaient le bon vouloir des autorités chinoises – qui ont longtemps utilisé les réglementations phytosanitaires comme mesures de rétorsion politiques – d’ouvrir leurs frontières. Dès que l’AQSIQ (1) a publié la liste des vergers et stations de conditionnement agréés et que les administratifs chinois ont visité les stations, les Aquitains se sont lancés. Seul bémol, les difficultés avec les ports français…

Prim’land, pionnier au pays mandarin
Prim’land a envoyé le premier conteneur réfrigéré à destination de Shanghai fin 2008. Le bureau de vente landais avait une antériorité : premier expéditeur de kiwis à Hong Kong en 1993 mais aussi, fournisseur de kiwis chiliens à la Chine via sa filiale Sofruileg.
Les chiffres montrent une progression de 14 % sur le grand export. Prim’land y facture toujours « au client final avec un prix ferme, y compris en Asie », indique Patrick Piquin, directeur de SCAAP Kiwifruits de France. Ouvert depuis seulement trois saisons, le marché Hong Kong-Chine décolle : il a doublé pour atteindre 1 400 t, et « sur plusieurs clients », insiste Patrick Piquin. Malgré sa complexité, en termes de qualité du produit et d’agrément des vergers, il y a encore un potentiel de développement. Aujourd’hui, dans le grand export, ce marché Hong Kong-Chine occupe le second rang avec 34,17 %, se rapprochant de l’historique Taïwan (36 %).
« On peut imaginer que l’IGP sera demain à l’international ce que le Label Rouge est au marché français », expliquait François Lafitte à l’occasion de la réunion annuelle de ses producteurs, avant la campagne. Pour lui, l’enseignement de la saison passée est la dynamique de l’Asie après huit ans de travail pour obtenir l’importation. Il évoque « une spirale positive » dans ce qui constitue aujourd’hui « les seules zones de croissance », avec une dynamique de consommation. Pour soutenir cette consommation, le bureau de vente organise une action de communication à Canton, après celle de Pékin qui avait mobilisé quelque quatre-vingts journalistes autour de la marque Oscar.

Pour une campagne de promotion du kiwi français en Chine ?
Sikig est présent en direct sur le marché chinois depuis 2010, dès que l’étape de l’inspection et de l’agrément des vergers et de la station a été franchie. « Le marché asiatique prend le relais de l’Europe », constate Pascale Bégoulle, directrice marketing et commerciale qui a participé pour la seconde fois à Asia Fruit Logistica à Hong Kong, le grand rendez-vous d’affaires du monde asiatique.
Julien Pédelucq se sent un peu seul contre tous : il milite pour que le maximum d’opérateurs français aille en Chine, « pour développer une image France ». Il souhaite « un grand club » qui regrouperait l’essentiel des grandes structures françaises présentes en Chine. « Nous nous battons pour ça ». Il regrette que Prim’land et le troisième français qui a une habilitation sur la Chine, Blue Whale, ne le suivent pas et il bataille auprès du BIK pour que la décision soit prise de lancer une campagne de promotion du kiwi français en Chine.

(1) General administration of quality supervision, inspection and quarantine of the People’s Republic of China.