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L’Organisation bretonne de sélection crée les légumes bretons du futur

Créée il y a 50 ans, l’Organisation bretonne de sélection continue d’innover pour assurer la souveraineté semencière des producteurs bretons. Son financement devient toutefois plus problématique.

« La souveraineté alimentaire passe par la souveraineté semencière », ont souligné les intervenants.
« La souveraineté alimentaire passe par la souveraineté semencière », ont souligné les intervenants.
© V. Bargain

A l’occasion de son 50e anniversaire, l’Organisation bretonne de sélection (OBS) a organisé à Rennes une journée de réflexion sur la sélection et la production de semences pour l’indépendance et la sécurisation de la production légumière en Bretagne. Créée en 1970 par quatre coopératives, l’OBS vise à développer des variétés de légumes répondant aux besoins des producteurs bretons et à assurer leur approvisionnement en graines et plants. « Les producteurs ne peuvent être dépendants des multinationales », a souligné Jean-Marc Roué, président de l’OBS.

Son activité porte surtout sur le chou-fleur, le Romanesco, l’artichaut et l’échalote, produits essentiellement en Bretagne, sur des légumes AOP (Oignon rosé de Roscoff, Coco de Paimpol) et désormais sur le potimarron, qui se développe en Bretagne. Depuis 1989, l’OBS peut s’appuyer sur le centre de recherche appliquée Vegenov, qui développe des marqueurs moléculaires pour faciliter la sélection et travaille sur les qualités sensorielles et nutritionnelles des légumes. Depuis 15 ans, un axe de sélection important est l’agroécologie : baisse des intrants, adaptation au changement climatique, variétés adaptées à la bio, maintien de la biodiversité avec une collection artichaut et l’adhésion aux réseaux carotte, haricot et oignon…

Recherche de financements

Pour l’avenir, l’OBS veut continuer à créer les légumes du futur. « Une nouveauté est que nous commençons à travailler sur le système racinaire des légumes, un axe qui offre de grosses marges de progression, indique Véronique Tremellat, directrice de l’OBS. De nouveaux outils basés sur le traitement des données, comme la sélection génomique, le phénotypage haut débit… devraient aussi nous aider. » Plusieurs défis s’imposent toutefois. Le premier d'entre eux est la réglementation. « Il faut dix ans pour créer une variété, a rappelé Véronique Tremellat. Nous avons besoin d’une réglementation bien définie et stable. »

Un autre défi est le financement de l’OBS. « Jusqu’ici, l’OBS est uniquement financée par les producteurs, a souligné Jean-Marc Roué. Mais la rentabilité des productions diminue et nous avons besoin d’un soutien public. Nos projets n’ont pas été retenus par France 2030, alors que nous avons les mêmes objectifs de transition écologique, d'adaptation au changement climatique, et de souveraineté alimentaire. » « La Région continuera à accompagner l’OBS », a assuré Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil régional de Bretagne.

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