Jus de citron
Laurent Fabius aime les carottes râpées toutes préparées. Cette bouleversante confession se trouve page 43 de son livre “Cela commence par une balade” (éd. Plon). La description qu’il en fait est digne d’un scénario de film policier. D’abord le suspense : “Depuis que j’ai appris que mon taux de cholestérol était excessif”, écrit l’ancien Premier ministre, “deux ou trois fois par semaine, j’ouvre mon réfrigérateur, je jette un coup d’œil à la barquette rectangulaire […] et je la saisis”. Puis l’action : “Je place la fine pellicule de plastique qui protège la boîte entre mon pouce et mon index, et, fait rarissime, cette pellicule vient d’un coup, sans se déchirer à moitié ni coller aux doigts, ni exiger d’efforts herculéens pour la décoller”. Et enfin le happy end : “Et voici qu’apparaissent alors dans leur plus simple appareil les fameuses carottes râpées, luisantes sans être graisseuses, acidulées mais pas aigres, à la fois fraîches et douces, mélangées mais pas chiffonnées, légumes bénis des dieux, qui évitent de grossir et, dit-on, rendent aimable”.