Inscrire l’agriculture biologique dans la durée
Suite au rapport sur l’agriculture biologique remis par Martial Saddier en juillet dernier, un vaste plan de dynamisation de la filière a été annoncé.
C’est Herbeys, en Isère, qu’Hervé Gaymard avait choisi pour annoncer son véritable plan de campagne pour relancer l’agriculture biologique dans le pays. L’objectif est de rattraper le retard pris par la France dans le domaine.
Le volet financier du programme était attendu par la profession. En définitive, 13 % de l’enveloppe nationale des contrats agriculture durable (CAD) seront affectés à la relance de la conversion à l’agriculture biologique. Cela correspond à quelque 50 Me sur une période de cinq ans. De plus, dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, 10,8 Me viendront s’ajouter sur trois ans, en appui aux secteurs de la production et de la transformation. Le manque actuel d’harmonisation européenne des aides à cette agriculture, vu comme une source de distorsion de concurrence, amène l’Etat à envisager, pour 2007, une aide supplémentaire, inscrite dans le prochain projet de plan de développement rural. Néanmoins, la France fera encore une demande auprès de la commission européenne pour cette harmonisation.
Réforme en profondeur
Enfin, l’Agence Bio verra sa dotation augmenter de 12 % cette année : les 1,1 million d’euros prévus iront à la communication, la coordination interprofessionnelle et le développement de l’Observatoire national de l’Agriculture biologique, ce dernier étant appelée à devenir un véritable outil économique pour une meilleure connaissance des marchés. Les interprofessions devront également créer en leur sein des sections spécifiques.
La formation est aussi un des axes : des programmes spécifiques seront intégrés systématiquement dans les différentes formations et l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique) se verra doter d’un conseil scientifique. L’aspect communautaire est loin d’être négligé. Un effort sera porté à Bruxelles pour compléter la réglementation actuelle et les nouvelles dispositions devront être l’objet d’une étude d’impact économique au niveau national. Ce sera le rôle désormais attribué à la section agriculture biologique de la Commission nationale des Labels.
Côté communication, un programme pluriannuel de communication sera mis en place (minimum 4,5 Me) et dans lequel l’usage du logo AB sera clarifié et étendu.
Les réactions à ces propositions ont été, dans l’ensemble, positives bien que vigilantes. La Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France aura néanmoins noté l’absence d’aides pérennes.