Medfel - Melon
IGP Guadeloupe, une origine incontournable
Joël Boyer, de la société éponyme, a été l’un des promoteurs de l’IGP Melon de Guadeloupe, qui a obtenu sa reconnaissance en mars. Un challenge difficile, mené durant presque dix ans. Rencontre.

Fld : d’où est venue cette initiative de demander une reconnaissance IGP Melon de Guadeloupe ?
Joël Boyer : Elle est née de l’ambition de mettre en avant une origine de qualité. Depuis longtemps, le melon était une espèce cultivée dans les jardins familiaux de Guadeloupe, avec d’anciennes variétés qui poussaient naturellement dans l’île. Les premières plantations, plus importantes, ont démarré en 1984. Vingt adhérents, une organisation de producteurs spécialisée s’y consacrent maintenant, auxquels s’ajoutent quelques producteurs indépendants. Sur le plan de volumes, 2 500 t sont destinées à « l’exportation », un chiffre qui a atteint jusqu’à 4 500 t en années favorables, produites sur les six premiers mois de l’année, avec un pic de production entre mi-mars et début mai. Mais il existe en Guadeloupe une autre production : le fait de producteurs qui se sont désengagés de l’export pour se consacrer au marché intérieur. 2012 sera une année très qualitative, avec des volumes stables, autour de 2 500 t, après quelques déboires, liés à la climatologie et aux problèmes volcaniques les deux années précédentes. L’IGP Melon de Guadeloupe doit nous permettre de mettre en avant un melon qualitatif, lié à un terroir approprié, qui doit être reconnu sur les marchés français et européens. En filigrane, nous espérons faire reconnaître une origine qui a été la première à lancer le melon de contre-saison, qui est maintenant attaqué, ce qui fait râler les opérateurs guadeloupéens. Néanmoins, sur notre créneau de production, l’origine Guadeloupe est la seule à proposer un Charentais jaune, contrairement aux autres concurrents qui travaillent le vert. L’IGP va nous permettre de défendre un produit et tous ceux qui y croient. Il est temps de le faire connaître.
Fld : Comment pensez-vous exploiter cette reconnaissance nouvelle ?
J. B. : Une vaste campagne de communication en direction de la filière va être mise en place, notamment auprès des grossistes, des détaillants et de la grande distribution puis des consommateurs. Ces opérations vont se concrétiser en avril. Mais déjà le melon de Guadeloupe bénéfice d’un avantage dans le sens où le Maroc est en retard, avec une qualité moyenne et nous ressentons un intérêt indéniable de la part des commerciaux pour le melon IGP de Guadeloupe, sur un calendrier de commercialisation qui est encore vide de concurrence significative. Mais indéniablement l’année 2012 sera une année clé pour l’avenir.
Fld : Pensez-vous que l’IGP puisse susciter de nouvelles intentions de la part des producteurs guadeloupéens ?
J. B. : De nouveaux producteurs, je ne pense pas. Mais peut-être que ceux qui s’étaient désengagés de l’export, pour travailler sur le marché intérieur, vont y revenir. Néanmoins, je constate qu’il y a de nouveaux essais cette année.
Fld : Le créneau sur lequel l’IGP Guadeloupe est un créneau serré. Une augmentation de la production est-elle opportune ?
J. B. : C’est le consommateur qui, en s’engageant sur ce créneau de production, en décidera.
Fld : Pensez-vous retirer une plus-value de cette IGP ?
J. B. : Ce n’est pas notre objectif. L’idée n’est pas de réaliser une plus-value mais de garder le melon de la Guadeloupe à sa juste place à un prix qui sera son juste prix.