Hautes-Pyrénées
Haricot tarbais : la filière se professionnalise
Automatisation des tâches, adaptation des surfaces cultivées aux besoins du marché, gestion de la main-d’œuvre… les producteurs s’organisent.
Bien que la culture du haricot tarbais (Label rouge et IGP) ne représente qu’un complément de revenu pour les producteurs (3 ha en moyenne sur les exploitations), la filière est parvenue à mettre en place un fonctionnement qui lui permet d’équilibrer ses tonnages en fonction de la demande du marché. « D’un côté, nous avons les agriculteurs qui déclarent les surfaces qu’ils cultivent, dont la coopérative s’engage à commercialiser la production, de l’autre la coopérative peut faire produire, sous forme de prestations confiées à ses adhérents, un complément de haricots (de 6 à 20 ha), pour répondre aux besoins des clients, explique Jean-Marc Bedouret, président de l’Association interprofessionnelle et de la coopérative du haricot tarbais. En revanche, si elle a trop de produits, elle réduit ses propres prestations, ce qui permet de ne pas léser les producteurs. » Cette année, la surface cultivée a justement diminué, pour passer d’une production de 200 t en 2010 à environ 150 t en 2011. Ramassé à la main, le haricot tarbais nécessite beaucoup de main-d’œuvre, de fin-septembre à mi-novembre. Depuis quatre ans, la coopérative gère une équipe de ramasseurs qui tourne chez quelques producteurs, mais la création d’un vrai groupement d’employeurs est à l’étude, pour faciliter la tâche des exploitants. De plus, afin de réduire la main-d’œuvre, une fois la récolte réalisée, une Cuma a été créée, par quinze producteurs, pour mettre au point un égrenoir, qui tournera sur les exploitations. Le prototype est actuellement testé par les premiers volontaires. En aval, la coopérative s’est équipée d’une calibreuse avec trieur optique doté de 21 canaux, permettant à une seule personne de trier 1 t de haricots par heure, alors qu’il fallait auparavant une journée et cinq personnes pour traiter 1,2 t. Une peseuse associative avec ensacheuse automatique permet, par ailleurs, de conditionner 600 kg par heure. Enfin, la coopérative poursuit le développement de ses produits prêts à l’emploi (haricots cuits au naturel, cuisinés à la graisse d’oie, cassoulet, garbure), préparés par un prestataire aveyronnais, qu’elle commercialise sous la marque “Excellence du haricot tarbais”. Ses ventes (haricots secs et cuisinés) se répartissent à parts égales entre les petits conserveurs locaux, les grossistes et les GMS. Mais la vente directe et par Internet (4 %) et l’export (8 %) se développent fortement.