Fiche : l’acarien rouge Panonychus ulmi
L’acarien rouge est un ravageur des vergers qui se maîtrise dorénavant très bien par la régulation naturelle grâce à des acariens prédateurs.
L’acarien rouge est un ravageur des vergers qui se maîtrise dorénavant très bien par la régulation naturelle grâce à des acariens prédateurs.
Panonychus ulmi est le nom de l’acarien rouge présent en verger de pommier, poirier, prunier, pêcher, cerisier, groseillier, noyer mais aussi sur la vigne. Il s’observe à la face inférieure des feuilles où il se nourrit par piqûre. Sa pullulation donne un aspect bronzé ou grisâtre qualifié de "plombage" des feuilles. Celles-ci peuvent tomber prématurément. Ses piqûres réduisent la photosynthèse et provoquent une perte en eau. Cinq à huit générations par an se succèdent à partir d’avril. La plus haute densité de population s’observe en juillet-août, les climats chauds leur étant favorables. L’hibernation se fait sous forme d’œufs pondus à la mi-août. L’œuf d’hiver est rouge brique, il est déposé près des bourgeons principalement sur le bois de deux ans. L’œuf d’été est lui rose pâle. Il est pondu sur les feuilles. L’adulte, rouge ou rouge brun, d’où son nom, mesure 0,4 à 0,7 mm, il est donc visible à l’œil nu. L’excès de vigueur lui est favorable, tout comme une lutte phytosanitaire détruisant la faune auxiliaire.
Moyens de protection
Biocontrôle
L’installation et le développement de prédateurs naturels, tels que les acariens Typhlodromes (Typhlodromus pyri) pour la façade atlantique et les régions septentrionales et Kampimodromus aberrans et Neoseilus californicus pour les autres régions, permettent une régulation naturelle de la population de P. ulmi. Pour favoriser ces prédateurs d’acariens ou phytoseiides, il est nécessaire d’adapter la stratégie phytosanitaire pendant plusieurs campagnes. Contre la tavelure, évitez les applications de mancozèbe après fleurs. Contre la zeuzère, préférez les produits à base de BT (Bacillus thuringiensis) et se limiter à une application de pyréthrinoïdes par an. Contre le carpocapse et la tordeuse orientale, évitez l’usage des organophosphorés et de Spinosad. Il est possible d’aménager la lutte seulement sur quelques parcelles à vocation « innondative » pour favoriser l’installation des acariens auxiliaires. Les parcelles à hygrométrie élevée avec des variétés à feuilles velues sont les plus propices au développement des phytoseiides. Le prélèvement de gourmands dans ces parcelles et leur distribution immédiate dans les autres parcelles permet de réaliser des lâchers inondatifs dans le reste du verger. Le prélèvement des gourmands se fait avec un sécateur, 200 à 300 sont à placer par hectare sur les arbres où il y a présence d’acariens rouges.
Produits de synthèse
Des produits acaricides existent. Mais à la chute des pétales, si 20 % des corymbes sont occupés par au moins un acarien prédateur, l’acaricide est inutile. Si un traitement est nécessaire, l’appliquer en "localisé" sur les foyers. En cas de forte pression, une application sur l’ensemble du verger peut être envisagée en plein été. Les acaricides sont à éviter en début de saison pendant la phase d’installation de K.aberrans et en fin d’été où la mortalité de ces acariens prédateurs compromet le biocontrôle des acariens rouges l’année suivante.
Produits biologiques
Des huiles de paraffine à appliquer en fin d’hiver sont autorisées pour lutter contre les acariens rouges. Mais ces huiles ont aussi un effet sur d’autres insectes.
A savoir
La présence de poussières favorise le développement de P. ulmi. Au contraire, les pluies favorisent son lessivage.
Les températures hivernales très basses peuvent provoquer une mortalité importante de typhlodrome.
K. aberrans est présent très tôt sur les feuilles de rosette et peut être actif sur les premières éclosions d’acarien rouge.
N. californicus intervient à partir de mi-juin lorsque l’acarien rouge est déjà bien présent.
Des comptages d’acariens prédateurs et d’acariens rouges sont nécessaires en saison pour le positionnement si besoin de l’acaricide et pour le suivi de l’introduction de K. aberrans. L’appui d’un service technique peut s’avérer utile.
Pour en savoir plus :
Biocontrôle de l’acarien rouge en verger de pommier, fiche ressources de La Pugère.
Les phytoséiides prédateurs d’acariens en vergers, guide Hortipratic, INRA