Europe : La biodiversité fonctionnelle pour les pomiculteurs européens
Le projet européen EcoOrchard a permis de connaître les perceptions et les attentes des producteurs vis-à-vis de la biodiversité fonctionnelle.
Le projet européen EcoOrchard a permis de connaître les perceptions et les attentes des producteurs vis-à-vis de la biodiversité fonctionnelle.
Le projet européen de recherche participative EcoOrchard touche à sa fin. Regroupant neuf pays européens, il avait pour objectif de comprendre les perceptions des pomiculteurs sur la biodiversité fonctionnelle et de connaître les pratiques mises en œuvre pour la favoriser. « Ce projet s’inscrit dans l’objectif de concevoir des modes de gestion innovant pour favoriser la biodiversité fonctionnelle afin d’agir sur la santé des vergers en agriculture biologique », précisait Marc Tchamitchian, de l’Inra lors de la journée de restitution mi-novembre à Avignon (84). Parmi les techniques, le semis de bandes fleuries a fait l’objet d’expérimentations sur leur composition, leur gestion et leur intérêt faunistique. « Nous avons voulu dans ce projet avoir une démarche intégratrice et partenariale en utilisant l’ensemble des connaissances de la recherche, de l’expérimentation, du conseil et de la production », indiquait le chercheur. Des producteurs, conseillers et chercheurs de Suède, du Danemark, de Lettonie, de Pologne, d’Allemagne, de Belgique, de France, de Suisse et d’Italie ont donc participé à une enquête et à des ateliers d’échanges. Plus de 110 producteurs et 50 conseillers (terrain, expérimentation et recherche) ont participé à cette enquête. Les haies, les nichoirs, les bandes fleuries et une fréquence allégée du broyage des interrangs sont les techniques les plus fréquemment mises en place pour favoriser la biodiversité fonctionnelle. « Mais selon les pays et l’antériorité de la mise en place de certaines pratiques, les premières citées n’étaient pas toujours les mêmes selon la nationalité des enquêtés », analysait Servane Penvern de l’Inra.
Quatre indicateurs de la biodiversité fonctionnelle
Un autre temps de l’étude était basé sur des groupes d’échanges de producteurs. « Nous voulions connaître quelles étaient les attentes des producteurs vis-à-vis de la biodiversité. Selon leurs attentes, différentes méthodes de suivi ont été proposées. Quatre ont été sélectionnées à l’issue de ce temps d’échange », résumait Marc Tchamitchian. Les producteurs ont par la suite fait les suivis avec les méthodes choisies (cf. RFL n°372) avec l’aide des techniciens du Grab. « Pour beaucoup des producteurs, l’objectif d’utiliser ces méthodes était de pouvoir comparer différentes pratiques ou l’effet d’infrastructures agroécologiques (haies, nichoirs, bandes fleuries…) », expliquait François Warlop du Grab. Fabien Bono, pomiculteur, a ainsi témoigné de l’usage des cartes de prédation pour connaître l’impact de la méthode défoliation pour éviter le retour des pucerons cendré sur les populations d’auxiliaires. « Un livret de présentation de ces méthodes* a été conçu à l’issue du projet », soulignait l’ingénieur du Grab.
*Livret disponible sur le site du www.grab.fr, livret de présentation des méthodes simplifiées de suivi de biodiversité fonctionnelle en vergers biologiques