Europe : et pourtant elle avance
Cette fois on y est : le 1er mai, l’Union européenne connaîtra son plus vaste élargissement depuis sa création en 1957. Désormais, l’Europe rassemble vingt-cinq pays et 455 millions d’habitants. Mais une fois de plus, on constate que cette nouvelle étape de la construction européenne se déroule dans une indifférence quasi générale. Certes, il y a bien un sondage pour nous dire que 60 % des Français approuvent l’arrivée des dix nouveaux Etats. Mais c’est à peu près tout. A moins d’une semaine de l’événement, on ne sent aucun enthousiasme, on ne remarque aucun préparatif d’une éventuelle fête. Le sujet est à peine évoqué dans les débuts, difficiles, de la campagne pour les élections au Parlement de Strasbourg, qui elles aussi ne devraient pas faire recette. Désespérant ? Pas sûr. Car c’est le propre de cette Europe, depuis ses origines, de travailler, et de progresser, au mieux dans l’indifférence quasi générale. Et le plus souvent, en laissant s’exprimer les adversaires les plus virulents du projet européen. Que l’on se rappelle simplement l’élargissement à l’Espagne et au Portugal, du traité de Maastricht ou du passage à l’euro. Et on peut trouver des exemples similaires dans tous les pays. C’est ainsi : l’Europe n’attire pas les foules,… et pourtant elle avance.