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« Est-ce que la pomme de terre fait grossir » et autres idées reçues sur ce tubercule

A l’occasion de l’assemblée générale du CNIPT, l’interprofession de la pomme de terre, Dr Jean-Michel Lecerf, nutritionniste et expert nutrition/santé à l’Institut Pasteur de Lille, a dressé le bilan nutritionnel de la pomme de terre et expliqué en quoi elle est un atout pour un régime alimentaire équilibré.

La pomme de terre n’est un aliment pas comme les autres. Plus nourrissant que les autres légumes car riche en micronutriments, la pomme de terre, classée dans la catégorie des féculents parce que un tubercule, est peu calorique (quand elle est cuite à l’eau) comparé aux autres types de féculents.

Lire aussi : La pomme de terre serait-elle la solution aux défis que l’agriculture mondiale doit relever ?

« En 2000, lors de la préparation pour la mise en place du PNNS [Programme national nutrition santé], je n’ai pas réussi à maintenir la pomme de terre dans la catégorie des légumes et elle est passée dans les féculents. Ce qui la dessert beaucoup. Elle a été décriée et stigmatisée par des nutritionnistes et d’autres personnes qui parlent régime, à tort, regrette Dr Jean-Michel Lecerf, nutritionniste et expert nutrition/santé à l’Institut Pasteur de Lille. Nous, nous la positionnons fermement comme un légume avec les atouts d’un légumes et les propriétés d’un féculent. »

 

« Un bon indice glycémique et utile pour le microbiote »

Lors de l’assemblée générale du CNIPT, l’interprofession de la pomme de terre, le 10 janvier dernier, il a dressé pour les participants, professionnels de la pomme de terre et journalistes, le portrait nutritionnel du tubercule. 

La pomme de terre contient en moyenne : 

  • 80 kcal/100 g (kilocalories pour 100 grammes d’aliment). « Les légumes sont, en moyenne, autour de 40 à 50 kcal/100 g, le pain à 240 kcal/100 g, les céréales cuites à 120 kcal/100 g. »
  • 80 % d’eau, « ce qui explique pourquoi elle est peu calorique ».
  • 16 % d’amidon. La pomme de terre est un aliment glucidique mais avec des glucides complexes et un indice glycémique moyen*.
  • 0,3 % de matières grasses.
  • 2 à 3 % de protéines. « C’est plus que les légumes (1 à 2 %) mais moins que les céréales cuites (2 à 5 %). C’est un niveau bas de protéines mais de bonne valeur biologique contrairement à ceux des céréales. »
  • Riche en minéraux magnésium, potassium et iode, et en vitamines C,B9, B1 et E [voir infographie ci-dessous].
  • 3 % de fibres. La pomme de terre est aussi riche en amidon résistant, qui est utile pour le microbiote, et en polyphénols et caroténoïdes (antioxydants).

*L’Indice Glycémique de la pomme de terre baisse si elle est consommée froide, explique Dr Jean-Michel Lecerf. Cet IG baisse encore si elle est consommée avec du vinaigre et encore plus si on y ajoute une source de protéines et/ou de lipides. Et contrairement au pain, la pomme de terre est toujours consommée accompagnée.

 

Profil nutritionnel et bienfaits de la pomme de terre. Données présentées par Dr Jean-Michel Lecerf, nutritionniste et expert nutrition/santé à l’Institut Pasteur de Lille, lors de l’assemblée générale du CNIPT le 10 janvier. 

 

Des études montrent que la pomme de terre pousse la consommation de légumes

« La pomme de terre est un aliment simple, sain et nature qui présente un certain nombre d’atouts nutritionnels et aussi d’usages : elle se consomme sous des formes et présentations variées et est souvent servie avec des aliments protidiques et d’autres légumes. D’ailleurs, des études montrent que la pomme de terre fait manger des légumes !, souligne Jean-Michel Leclerc. Et surtout, c’est bon ! » La pomme de terre est aussi une solution aux régimes sans gluten.

Le docteur met cependant en garde à la monotonie de certains régimes et aux excès, et rappelle la nuance du mode de cuisson (attention aux graisses utilisées et aux acrylamides).

« Et non, la pomme de terre ne fait pas grossir. Aucun aliment ne fait grossir, ce sont les apports caloriques qui font grossir, conclut Dr Jean-Michel Lecerf. Il s’agit donc de redorer l’image de la pomme de terre alors que certains nutritionnistes et autres personnes qui en parlent lui attribuent une mauvaise image erronée. »

Lire aussi : Pérou : la pomme de terre, un espoir pour lutter contre l’anémie des populations ? 

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