Endive : un audit qui bouscule le statu quo
Après une nouvelle campagne désastreuse, la filière endive s’apprête à de profonds changements structurels, ainsi que le préconise l’audit présenté la semaine dernière à Arras.
Une campagne désastreuse, un audit aux diagnostics sévères et une des douze OP qui expérimente la commercialisation de l’endive sous marque Bonduelle pendant quatre mois : il n’en faut pas plus pour bousculer les hommes et les structures en place dans la filière endives ! Celle-ci devrait connaître, dans les semaines qui viennent, des changements notables. Du moins si la profession adhère aux huit propositions émises le 13 avril par le Cabinet Lauriot-Prévost.
Ce dernier présentait à Arras un premier rapport d’étape destiné à “faire émerger un projet stratégique créateur de valeur pour le producteur et efficace sur un plan commercial par les acteurs eux-mêmes”. Objectif principal : la définition d’un plan endives 2010 avant que la filière ne réunisse ses états généraux à la fin du printemps 2004.
Il faut unifier l’encadrement et respecter les normes
Quelles sont les principales propositions de ce premier rapport d’étapes rendu aux endiviers après dix semaines de diagnostic ?
La structure bicéphale de l’organisation endivière (Fnpe-Celfnord) est remise en cause. “Il faut unifier l’encadrement tout en l’ouvrant pleinement aux commerciaux de l’amont”. Le rapport prévoit la création d’un institut national de l’endive, avec une recherche tournée vers la satisfaction des besoins des consommateurs, travaillant notamment sur l ‘élaboration de véritables tableaux de bord des différents systèmes de production (actuels ou à venir).
Le rapport préconise également l’adoption “d’un véritable plan Sarkozy (sic) du respect et du contrôle des normes”. Il n’hésite pas à souligner également le laxisme de l’administration dans le respect de ces normes. “Il s’agit de faire respecter la normalisation, adapter et moderniser les accords interprofessionnels dès la prochaine campagne et adapter la normalisation européenne sous deux ans”, explique le rapporteur. Toute gestion de marché commence en effet par le respect de la normalisation et passe aussi par une convention entre Pouvoirs Publics et professionnels sur “les principes, les conditions et les possibilités réglementaires”. C’est sur ces bases-là que le Celfnord redéfinira “un plan d’intervention prévisionnel précis et connu de tous”. Il évoque aussi “un nouveau deal constructif de partenariat entre profession et SNM pour mieux coter les prix-départ et mesurer l’évolution de marché”.
L’audit propose de faciliter la restructuration des opérateurs commerciaux, la création d’un conseil commercial de l’endive qui rassemble sans exclusive tous les opérateurs et la mise en place de vrais deals entre production et distribution. Il suggère aussi la création d’un “infoclar de production” permettant aux producteurs de comparer entre eux la valorisation de leurs produits.
Enfin, le rapport préconise “la révision en profondeur de la stratégie de Perle du Nord”. Elle doit être gérée au sein d’une société indépendante (à créer), et “réouverte à priori à tous les opérateurs”. Elle doit pouvoir être concédée au travers de contrats de concession “en béton” avec engagements contractuels et garanties bancaires.
Le rapport signale enfin qu’il convient de revenir à une vraie communication générique “travaillant sur l’image du produit auprès des consommateurs”.