Aller au contenu principal

Expérimentation : un système très bas intrants est possible en maraîchage de plein champ

Trois années d’essais à la station expérimentale de Bretagne sud confirment qu’il est possible de réduire les intrants phytosanitaires de 80 à 90 % en maraîchage conventionnel de plein champ.

170 maraîchers et techniciens ont découvert les essais 2021 de la station expérimentale maraîchage de Bretagne Sud. Une expérimentation y était menée dans le cadre de Syst’M-OR, projet visant à évaluer un système à très bas intrants phytosanitaires en maraîchage conventionnel de plein champ, visant le zéro résidu, sans utilisation de produits CMR, et mené en parallèle dans six régions (Bretagne, Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire). L’objectif final était de proposer aux maraîchers une rotation sur cinq ans intégrant 14 cultures maraîchères et qui puisse constituer un exemple de système utilisant le minimum de produits phytosanitaires. Différents leviers ont été utilisés : désherbage mécanique, brûlage, génétique, voiles, couverts végétaux, occultation, biocontrôle, paillage biodégradable, robotique, faux-semis…

Le système était comparé aux pratiques de référence dans la région. Avec ces leviers, l’IFT hors biocontrôle a été réduit de 80,5 % en 2018-2019 par rapport à la référence, de 87,4 % en 2019-2020 et de 89,2 % en 2020-2021. Les rendements des cultures ont été pour certaines augmentés et pour d’autres diminués. « Les rendements ont varié selon les années, mais au final aucune différence significative n’a été constatée », précise Maureen Gicquel, de la station expérimentale. Le temps de travail hors récolte a été augmenté de 7 % la première année, 15 % la deuxième et 23 % la troisième. « Il est donc possible de réduire les intrants phytosanitaires de 80 à 90 % en acceptant un surcroît de travail de 15 % en moyenne, principalement sur mai, juin, juillet pour la gestion des adventices, avec des faux-semis, du binage, des passages manuels », résume l’expérimentatrice.

Réduire la pénibilité du travail

Un autre axe important à la station est l’organisation du travail et la réduction de la pénibilité. La robotisation ou l’assistance à certaines tâches (désherbage, plantation, récolte…) y sont notamment étudiées depuis quelques années avec le robot Oz de Naïo Technologies et l’autoporteur électrique Toutilo. Cette année, les visiteurs ont aussi pu découvrir l’enjambeur électrique Ponchon. L’automoteur, équipé de deux roues motrices, avance à 4 m/min minimum et 9 km/h maximum, avec un guidage grâce à un boîtier GPS RTK mobile. Son autonomie est de 10 h, avec 2 h de charge. Il peut être équipé de sièges pivotants, qui permettent par exemple de ramasser trois rangs de courgettes à deux opérateurs, à raison de 60 kg/h par opérateur, d’un siège suspendu pour la plantation, la récolte de fraises ou encore d’un lit de désherbage.

Des cacahuètes en diversification

La station, surtout axée sur le maraîchage diversifié bio et conventionnel, travaille aussi sur des cultures de diversification. En 2021, elle a testé la cacahuète (Prosem) sous tunnel. La culture s’est bien passée. La mise en place se fait en mars en semis direct (mi-mars en mini-motte), sur sol nu, les cacahuètes se formant quand la fleur fécondée s’enracine dans le sol. Une irrigation est nécessaire à la levée et à la floraison en juillet. La culture durant 100 jours, la récolte devait avoir lieu fin septembre, quand 80 % des plantes auraient commencé à sécher.

Les plants arrachés sont mis à sécher 10 jours au sol. Le rendement atteint 1 kg/m². La culture nécessite de la lumière et de la chaleur (20°C minimum à la plantation) et ne peut se faire que sous tunnel en Bretagne. La cacahuète étant une légumineuse, la culture est autonome en azote. Les bioagresseurs possibles sont les pucerons, les acariens et la rouille. En 2020, la station avait aussi testé la culture de pastèque bio en plein champ. Si une perte de plants par dépérissement dû à un champignon tellurique semble inévitable, la qualité visuelle et gustative et le calibre ont été satisfaisants. En 2021, la culture a par contre dû être arrachée car trop atteinte.

Les plus lus

Tomates cerise allongées du Maroc vendues en France
Fruits et légumes du Sahara occidental ne pourront pas être estampillés “Maroc”

Le Conseil d’Etat vient de prendre décision de justice : les melons et les tomates cerise du Sahara occidental ne peuvent…

Une barquette en plastique de fraise
Emballages plastique dans l’UE : le règlement publié au Journal officiel de l’UE, que dit-il pour les fruits et légumes ?

Délai, exemptions, sanctions… Que dit l’article 25 du Règlement (UE) 2025/40 du Parlement européen et du Conseil du 19…

Caisse de melons de Cavaillon avec un logo IGP apposé sur l'image
Le melon de Cavaillon enfin IGP : qu’est-ce que cela va changer pour les producteurs et le commerce ?

Le melon de Cavaillon bénéficie désormais d’un indication géographique protégée (IGP). La Commission européenne a rendu…

drapeaux de la France et des Etats-Unis avec des fruits et légumes
La France exporte-t-elle des fruits et légumes vers les Etats-Unis ?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche promet des bouleversements dans le commerce mondial. La France exporte aux Etats…

Avec la cerise, C’est Qui Le Patron ?! attaque fort 2025

En 2025, C’est Qui Le Patron ?! décline sa démarche de juste rémunération à la cerise, puis à la pomme, la carotte et les…

Intervenants à une table-ronde sur les perspectives du marché de la pomme de terre à 2030.
AG 2025 de l’UNPT : « Il ne faut pas devancer la demande si l’on veut conserver une rémunération de la pomme de terre »

Le syndicat des producteurs de pommes de terre a mis en débat les perspectives du marché à horizon 2030 et les opportunités de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes