Bretagne
Du gaz pour les serres
Grâce aux serristes, la commune de Cléder est raccordée au gaz naturel. Un atout supplémentaire pour attirer de nouveaux habitants et entreprises.
Grâce aux serristes, la commune de Cléder est raccordée au gaz naturel. Un atout supplémentaire pour attirer de nouveaux habitants et entreprises.
Ça fait trente ans qu’on « attendait l’arrivée du gaz naturel ». Un combat de longue haleine qu’a résumé Jean-Marc Roué, producteur de tomates sur 4,5 hectares de serres. « Ici, les serres se sont développées à partir de 1990 et représentent aujourd’hui le premier secteur d’emploi de la commune, avec près de 300 équivalents temps plein », précise un des trois pionniers de l’arrivée du gaz naturel. Chauffées au fioul lourd ou au charbon, les serres ont perdu en compétitivité au moment de la flambée du coût de l’énergie alors que le gaz naturel arrive à Saint-Pol-de-Léon, à 10 km de là. « Le dossier s’est vraiment débloqué en 2013, quand les contrats de rachat de l’électricité ont permis d’envisager la cogénération sur de plus petites surfaces de serres », mentionnent les serristes qui lancent un premier appel d’offre. GRDF remporte la mise, pour un montant de 4,8 millions d’euros, dont trois millions à la charge des serristes. Mais des douze de départ, il n’en reste plus que trois prêts à s’engager. Avec la municipalité, ils se battent pour trouver des financements et rallient la Région, le département et la communauté de communes à leur projet, pour un montant d’aides d’un million d’euros.
Alimenter 18 000 foyers avec 18 MW
Après des années de « réunions parfois houleuses », 18 mois de travaux et 42 km de canalisations, Cléder devient la 92ème commune finistérienne alimentée au gaz naturel. Et aux trois pionniers de départ, se sont joints deux serristes supplémentaires sur Cléder et deux sur la commune voisine de Plouescat, où les travaux ont commencé. Une fois toutes les cogénérations installées, la production électrique sera de 18 MW, de quoi alimenter l’équivalent de 18 000 foyers. De plus, à l’horizon 2030, plus de la moitié du gaz injecté dans les canalisations sera renouvelable car issue de la méthanisation. « Nous allons créer des circuits courts en énergie aussi, en valorisant les effluents d’élevage, les cultures énergétiques, les déchets verts ou issus de l’agroalimentaire, les boues des stations d’épuration », rajoute Dominique Ramard, conseiller régional délégué à la transition énergétique.