Diversification : Le guayule produit du caoutchouc naturel
Issu de régions désertiques du continent nord-américain, le guayule offre des perspectives très prometteuses de développement d’une production de caoutchouc naturel hypoallergénique en Europe.
Issu de régions désertiques du continent nord-américain, le guayule offre des perspectives très prometteuses de développement d’une production de caoutchouc naturel hypoallergénique en Europe.
D’origine Nahuati, langue des premiers ancêtres des Aztèques, ce mot étrange, sans étymologie apparente connue, signifie « doué d’imperméabilité ». Utilisé depuis des siècles dans les régions désertiques du Texas et du nord du Mexique, le guayule ou Parthenium argentatum est un arbuste produisant un caoutchouc naturel comparable à celui de l’hévéa. Contrairement à ce dernier, il est peu allergisant. Ce qui lui confère un intérêt pour des applications spécifiques tels que les pneumatiques, les gants médicaux… D’un point de vue cultural, le guayule est peu exigeant. Il s’adapte facilement à des conditions pédoclimatiques arides et ne présente pas de sensibilités aux maladies et parasites classiques. C’est cependant une plante sensible à des températures inférieures à -10°C et à l’humidité ainsi qu’à des précipitations annuelles supérieures à 800 mm, pouvant entraîner des asphyxies racinaires.
Une culture de diversification
Ses caractéristiques culturales font d’elle une plante adaptée au climat méditerranéen qui a attiré l’attention d’une équipe de chercheurs du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) de Montpellier. Comparée à l’hévéa, la récolte du guayule réalisée tous les deux ans est totalement mécanisable. Il suffit de couper les plants à quelques centimètres du sol à l’aide, par exemple, d’une récolteuse à lavande. La plante recommence un nouveau cycle de production. « Le guayule présente néanmoins quelques défis tels que le rendement en biomasse et en latex ainsi que son extraction », explique Serge Palu, chercheur à l’Unité Biomasse, bois, énergie, bio-produits (BioWooeb) au Cirad à Montpellier. Convaincu de son intérêt pour un développement en zone méditerranéenne, il n’a eu de cesse depuis 1980 de recueillir des données sur cette plante qui a également suscité l’attention de l’Europe. En 2008, le Cirad s’est engagé dans le projet de recherche lancé par l’Europe, EU – Pearls (Production and exploitation of alternative rubber and latex sources) dont l’objectif visait à étudier la faisabilité technico-économique en Europe d’une exploitation de deux plantes productrices de caoutchouc aux propriétés comparables à celle du latex d’hévéa, le pissenlit Kazakhe et le guayule.
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