Des solutions contre les insectes
La baisse du nombre de traitements se fait pour beaucoup grâce à l’utilisation de méthodes alternatives pour lutter contre les ravageurs.
La baisse du nombre de traitements se fait pour beaucoup grâce à l’utilisation de méthodes alternatives pour lutter contre les ravageurs.
C’est sur les insecticides que la marge de diminution des traitements phytosanitaires chimiques est la plus importante en pêcher. S’ils ne représentent qu’un tiers du total des produits utilisés, ils constituent les deux tiers de la baisse des Indices de fréquence de traitement (IFT) hors produits de biocontrôle. Sur le site du centre Ctifl de Balandran (Gard), les leviers mobilisés ont permis de réduire de 63 % les insecticides, ces derniers représentant, avant diminution, entre huit et dix IFT par an. « Nous sommes en moyenne à l’utilisation de 1,8 IFT d’insecticide hors produits de biocontrôle par an sur l’ensemble des sites et des années d’observation », détaille Daniel Plénet, de l’Inra d’Avignon.
Une maîtrise possible des ravageurs par le biocontrôle
La plupart des économies se font par des impasses ou par substitution avec des produits de biocontrôle. Le biocontrôle est d’ailleurs ancré dans les vergers de pêchers depuis longtemps. « La confusion sexuelle contre la tordeuse orientale est en place dans certains vergers depuis 25 ans », note Valérie Gallia de la Serfel/Sudexpé (Gard). Dans des situations de fortes pressions, elle n’est toutefois pas toujours suffisante. Un accompagnement chimique est alors nécessaire. Pour les pucerons, forficules, mouches, des alternatives au chimique existent et peuvent suffire certaines années. Pour d’autres, la maîtrise est plus difficile : thrips, cochenilles, voire pucerons certaines années… « En associant huile, argile, confusion et glu, nous réussissons à maîtriser les ravageurs présents dans les vergers drômois, indique Yannick Montrognon, de la Sefra (Drôme). En revanche, sur jeunes vergers, aucune solution n’existe pour lutter contre la cicadelle verte de la vigne ».
Des méthodes alternatives chronophages
Le puceron peut se gérer avec des huiles d’hiver, appliquées sur quasiment tous les sites, et de l’argile. A la Centrex, dans les Pyrénées-Orientales, où la pression puceron est forte, l’application d’argile à l’automne et après fleur en association avec deux applications d’huile avant fleur a permis cette année de contrôler le puceron vert. « Comme nous avons des solutions de rattrapage en chimique, nous pouvons aussi nous permettre de faire des impasses sur les applications chimiques à la floraison », note Daniel Plénet. Dans les Pyrénées-Orientales, où la mouche méditerranéenne sévit quasiment tous les ans, sa gestion se fait majoritairement par piégeage massif. Le comptage sur fleurs et sur rameaux des thrips permet d’éviter les traitements en floraison et sur fruits. « C’est une pratique qui marche bien mais qui est très chronophage », alerte Yannick Montrognon. Comme beaucoup de ces méthodes alternatives.