Des drones pour surveiller les réseaux d'irrigation dans les vergers
La thermographie, bien connue pour repérer les pertes de chaleur des bâtiments se révèle aussi utile pour vérifier les réseaux d’irrigation des vergers.
La thermographie, bien connue pour repérer les pertes de chaleur des bâtiments se révèle aussi utile pour vérifier les réseaux d’irrigation des vergers.
L’irrigation est l’une des clefs d’une récolte régulière de fruits. L’apport estival d’eau conditionne le calibre en favorisant un fonctionnement physiologique optimal des arbres. Très répandu, l’apport d’eau en goutte-à-goutte offre bien des avantages : une alimentation régulière des vergers sans humectation des feuilles (moins de maladies), tout en économisant la ressource en eau. Tout irait pour le mieux s’il n’y avait le risque de bouchage des goutteurs. Bien que les systèmes soient équipés de filtres, l’obstruction d’une buse est monnaie courante. Un incident insidieux, difficilement repérable en saison, à moins de procéder à une vérification manuelle régulière fastidieuse et coûteuse en main-d’œuvre. La télédétection apporte une réponse efficace au problème. Un système, présenté l’été dernier à la station fruitière de la Morinière (37), repère les micro-zones non irriguées par le simple survol d’un drone, un octocoptère équipé en version thermographie aérienne. La caméra infrarouge (optris PI 450) avec une sensibilité thermique de 40 mK (0,04 °C) détecte des différences minimales de température. Sa performance se traduit également par une vitesse de mesure de 80 Hz et une résolution optique de 382x288 pixels. Le petit aéronef est soit piloté à vue, soit activé en vol automatique programmé. L’engin survole à 50 m d’altitude une dizaine d’hectares en quinze minutes. Il filme ou photographie la zone, des données sont aussitôt transformées en carte détaillée. La carte différencie, via un code couleur, les placettes rafraîchies par l’irrigation plus sombres, des zones sèches et donc plus chaudes. La cartographie peut être lue directement par un moniteur au sol ou a posteriori. Les zones posant problème sont géolocalisables avec précision permettant ainsi à l’arboriculteur de trouver sans peine les sorties bouchées et de sauver au passage des centaines de kilos de récolte.
Une offre de services
De nombreuses sociétés proposent des services d’imagerie aérienne par drone, surtout en grandes cultures. Le survol constitue la phase la plus emblématique mais aussi la moins représentative des services produits par ces sociétés. C’est en effet l’analyse de données collectées par le ou les capteurs qui constitue le cœur du métier de ces entreprises. Les professionnels sont formels, si un agriculteur peut effectuer lui-même les relevés, il ne sera pas en mesure d’exploiter les images sans faire appel à un spécialiste.
Source : Paysan Tarnais
Règles d’utilisation d’un drone
Pour utiliser un drone il faut détenir un certificat d’aptitude théorique ULM, une sorte de Code de la route de l’espace aérien et une formation pratique. Pour les opérations hors vue à grande distance, les télépilotes doivent détenir une licence. Dans certains secteurs, une autorisation de vol est obligatoire. Un périmètre de sécurité doit être établi au sol afin d’éloigner toute personne étrangère à la mission du drone. La contrainte climatique majeure est le vent avec une vitesse maximum de 30 à 50 km/h suivant les modèles. Mais les caméras ne sont pas toujours étanches et la pluie est à éviter. Du fait de leur limite d’altitude de vol fixée à 150 m, la largeur de la surface acquise ne dépasse pas les quelques centaines de mètres. La problématique principale de son usage consiste dans son autonomie avec en moyenne un maximum de 30 minutes de vol par batterie. Il faut donc prévoir plusieurs batteries.
Source : Paysan Tarnais, Ministère de la Transition écologique et solidaire