Courgette : une récolte simplifiée
Dans le Lot-et-Garonne, un automoteur d’assistance à la récolte a permis de redynamiser la culture de la courgette, par un gain de temps et d’efficacité, et une diminution de la pénibilité du travail.
Dans le Lot-et-Garonne, un automoteur d’assistance à la récolte a permis de redynamiser la culture de la courgette, par un gain de temps et d’efficacité, et une diminution de la pénibilité du travail.
Sur ses quatre roues motrices, il arpente depuis une quinzaine d’années les champs de courgette du Lot-et-Garonne entre juin et octobre. L’automoteur d’assistance à la récolte conçu par Cadralbret et Hortis Aquitaine (devenu depuis Invenio) a trouvé sa place chez les producteurs de la coopérative basée à Nérac. « Le point clé de son fonctionnement, c’est un système de détection de la végétation par des palpeurs, décrit Rémi Pipino, responsable des productions de Cadralbret. La machine est autoguidée, elle suit le rang devant les ramasseurs qui déposent les courgettes dans les cageots disposés sur toute sa largeur. » Equipé de quatre roues motrices à transmission hydrostatique qui enjambent un rang, l’automoteur fait environ 4 m de large. Alain Caldo, producteur à Barbaste, près de Nérac, l’utilise depuis dix ans. « Il n’y a pas de chauffeur, et moins de manipulation des courgettes, souligne-t-il. C’est un gain de temps à la fois pour la récolte et le conditionnement. Une fois récoltées, les courgettes ne sont plus manipulées. La pénibilité pour les employés est également réduite. On trouve plus facilement des gens pour ramasser les courgettes. » L’automoteur lui permet de ramasser sur cinq rangs à la fois avec quatre personnes. Pour 1 ha de courgettes, il faut au producteur entre 4h et 4h30 pour effectuer la récolte journalière.
Une solution bien adaptée à la courgette
Selon Rémi Pipino, le gain de temps à la récolte avec l’automoteur est d’environ 25 %. « Durant les tests, avec trois personnes et la machine, on faisait le travail de quatre personnes sans machine. » Un atout non négligeable pour une culture dont la principale charge est la main-d’œuvre pour la récolte. A la base, la machine a été conçue pour le melon, puis elle a également été utilisée pour la courgette avec succès. « Elle est même mieux adaptée à la récolte de la courgette qu’à celle du melon, estime le technicien. La répartition dans la parcelle des fruits à ramasser est plus homogène en courgette qu’en melon, ce qui fait que l’avancement régulier de la machine convient mieux à la courgette. » Lors des débuts de l’automoteur, Cadralbret a encouragé son achat auprès des producteurs adhérents, par un système de location-vente. Les producteurs louaient la machine pendant 5-6 ans, tout en s’engageant à cultiver la production pendant cette période. Ils en devenaient alors propriétaires à l’issue de cette durée. Les aides des programmes opérationnels ont également facilité les ventes de la machine, dont le coût des derniers modèles est d’environ 28 000 €. Aujourd’hui, melons et courgettes confondus, une quinzaine de producteurs de Cadralbret utilisent l’automoteur, dont une majorité de producteurs de courgette.
Une production de juin à octobre
L’arrivée de cette solution a redynamisé la culture de la courgette dans la région. « S’il n’y avait pas l’automoteur, il ne se ferait peut-être plus de courgette dans le coin, assure Alain Caldo. Sans ça, nous ne nous serions pas lancés dans cette culture. » Car pour le producteur, si la courgette est une culture plutôt facile à conduire et moins chère à mettre en place que le melon, « la valorisation du produit n’est pas à la hauteur des coûts qu’on y consacre, notamment dans la main-d’œuvre ». Il en cultive sur deux parcelles d’un hectare chacune, plantées à deux mois d’intervalle, afin de couvrir toute la saison. La première parcelle, qui a été plantée mi-mai, lui permet de produire de mi-juin à fin août. L’autre a été plantée mi-juillet pour une production de mi-août à fin octobre. « Une tendance de fond de la culture de courgette est de produire un peu moins longtemps dans la saison, afin d’éviter au maximum les problèmes d’oïdium en fin de culture », explique Rémi Pipino. Cette maladie constitue le principal problème de la culture, après le désherbage (voir encadré). Le soufre est une solution relativement efficace, mais la courgette exige un arrosage fréquent ce qui a un peu tendance à le lessiver. Les virus sont bien maîtrisés par l’utilisation de variétés tolérantes.
Le désherbage, problème n°1
Comme pour de nombreuses autres cultures légumières, le désherbage est la principale problématique en courgette. Alain Caldo utilise du paillage plastique fragmentable sur le rang, ce qui a notamment pour avantage de maintenir les courgettes propres, et désherbe l’inter-rang. Mais l’interdiction d’utilisation du Basta depuis cet été complique fortement la situation. « Il n’existe plus de produit anti-germinatif homologué, déplore le producteur. On ne peut plus désherber après la mise en culture. » Selon Rémi Pipino, le nouveau catalogue des usages mis en place en 2014 a compliqué les choses. « La courgette est classée dans les cucurbitacées à peau comestible, dont la culture de référence est le concombre. Or, cette culture hors-sol ne partage pas les problématiques de la courgette. »