Courgette : deux cultures dans l'année augmentent les risques de fusariose
Souvent pratiquée, la double culture courgette sur courgette comporte des risques d’apparition de maladies du sol, notamment de la fusariose qui s’installe durablement.
Souvent pratiquée, la double culture courgette sur courgette comporte des risques d’apparition de maladies du sol, notamment de la fusariose qui s’installe durablement.
La plantation de courgette est peu coûteuse, la production rapide après plantation, assez régulière et facile à écouler, les frais de main-d’œuvre sont surtout regroupés en récolte. Ainsi, la courgette est une culture qu’on a tendance à répéter, voire à doubler sur une saison.
A lire aussi : Courgette : la France, 3e pays européen producteur loin derrière l'Espagne et l'Italie
Plantée et récoltée tôt sous abri, la culture est fatiguée en juin et les cours sont irréguliers, cela précipite l’arrachage. Les serres sont vides et la replantation est tentante et même possible en semis direct sans retravailler le sol… à très peu de frais. Le printemps suivant le raisonnement est le même, on peut repartir sur une courgette. Mais cette répétition entraîne des problèmes phytosanitaires.
« Cette situation ne dure pas, on remarque plus ou moins rapidement de la fanaison puis de la mortalité en ligne par endroits, avec pourriture du collet », remarque Frédéric Delcassou, dans Treiz’Maraîchage. « On pense d’abord au vieillissement de la culture, que l’on a mal travaillé, que le semis direct avec le vieux paillage était une économie de trop… on s’acharne encore la saison suivante et on obtient assez vite des cultures qui meurent avant le début de la récolte. La fusariose de la courgette, Fusarium solani, s’est installée dans le sol », poursuit-il. La maladie se conserve dans le sol plus de dix ans après l’arrêt de la courgette.
Eviter la répétition de cucurbitacées
Face à cette situation sanitaire, la solarisation l’été permet de limiter la fusariose mais empêche une deuxième rotation. « Son action n’est que superficielle, la mortalité revient en fin de récolte, la solarisation devient nécessaire après chaque courgette », précise le spécialiste.
Le greffage de la courgette est possible mais le porte-greffe, bien que moins sensible, finit par en mourir également. Le problème peut aussi se manifester à d’autres cucurbitacées. La maladie peut apparaître sur un concombre, même greffé, qui revient trop souvent. La fusariose est à craindre également en plein champ et apparaît plus vite et plus fort avec les excès d’irrigation. La seule solution est donc de prévenir en évitant la répétition de culture de courgette et même de cucurbitacées, une irrigation bien gérée limite le problème.
Des lésions humides au collet
La fusariose du collet, Fusarium solani f.sp cucurbitae est une maladie qui se développe sur courgette. Ce champignon du sol est émergent en Espagne, en Italie et en France depuis dix ans. Il a d’abord été signalé en Asie, Amérique et Afrique. Sa gamme d’hôtes est essentiellement composée de cucurbitacées. Sa particularité est d’attaquer le collet et d’entraîner des pourritures humides mais il peut aussi affecter les racines et les fruits. Sa présence se remarque sous forme de foyer de plantes flétries et desséchées.
A lire aussi : Poivron, aubergine, courgette : les pistes pour limiter les maladies du sol
Les symptômes entraînant cet état sont des lésions humides au collet. Celles-ci peuvent porter des sporodochies, sources de futures contaminations. La maîtrise de la maladie nécessite le contrôle qualité des semences et des plantes. En culture, il est important d’éliminer les plantes malades dès l’apparition des symptômes et en fin de culture. Le nettoyage des outils permet d’éviter de contaminer d’autres parcelles. La rotation est également importante car la maladie peut se conserver deux à trois ans dans le sol.