[Coronavirus Covid-19] Pas de problème d’approvisionnement pour les professionnels des fruits et légumes, mais des inquiétudes
La filière fruits et légumes française fait face à la crise sanitaire liée au Coronavirus Covid-19 tout en étant inquiète pour son activité. Pour FLD, Laurent Grandin, président d’Interfel fait le point de la situation.
La filière fruits et légumes française fait face à la crise sanitaire liée au Coronavirus Covid-19 tout en étant inquiète pour son activité. Pour FLD, Laurent Grandin, président d’Interfel fait le point de la situation.
Au lendemain des annonces faites par le gouvernement pour tenter d’endiguer l’épidémie de coronavirus Covid-19 (fermetures des établissements d’enseignement, puis des restaurants), la filière fruits et légumes française se révèle très inquiète des répercussions sur l’activité des entreprises de l’amont à l’aval. C’est particulièrement le cas pour les grossistes à service complet qui travaillent majoritairement avec la restauration collective et commerciale. « On peut considérer que ce secteur a perdu 80 % de son activité depuis les annonces du président de la République et du Premier ministre, les 12 et 13 mars », souligne Laurent Grandin, président d’Interfel. De plus, certaines lignes de produits ont connu de sérieux décrochages de prix la semaine dernière (la courgette par exemple). « Nous ne rencontrons pas de problème d’approvisionnement. Les importations de fruits et de légumes en provenance d’Italie et d’Espagne se poursuivent mais des questionnements se font jour pour la suite avec les fermetures progressives des frontières », détaille Laurent Grandin.
Bientôt un rendez-vous à Bercy ?
Une réunion de crise s’est tenue le 12 mars à la Maison des fruits et légumes pour faire le point de la situation. « Nous allons prendre rendez-vous très rapidement avec Bercy et le ministère de l’Agriculture afin de trouver un protocole spécifique pour les fruits et légumes frais, qui pourrait prendre la forme d’une aide interministérielle », annonce Laurent Grandin.
Les ventes de certains fruits ou légumes peuvent être difficilement différées, la pomme peut le supporter mais pas les fruits rouges. Or, les campagnes de printemps débutent en ce moment. Pour le président d’Interfel, « si le pic de l’épidémie doit se dérouler dans un mois, et si un confinement général est annoncé, l’impact sur la filière sera redoutable. Les achats vont largement chuter chez les commerçants, qui du coup s’approvisionneront moins auprès des grossistes eux-mêmes limitant leurs achats à l’amont : un effet domino. Avec toutes les conséquences sur les cours. Nous sommes face à la crise potentiellement la plus grave pour les fruits et légumes français ».
Interfel va lancer une étude d’impact sur les effets de ce coronavirus. « Enfin nous allons continuer bien évidemment de transmettre les informations nutritionnelles tout comme les avis de l’Efsa et de l’Anses sur l’innocuité des fruits et légumes face au virus », conclut Laurent Grandin.