Prix en GMS
[Coronavirus Covid-19] « Le consommateur a eu une impression faussée de hausse des prix alimentaires pendant le confinement »
Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges, a dressé un premier bilan de la période de confinement. Il est revenu aussi sur la hausse des prix dans la filière fruits et légumes.
Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges, a dressé un premier bilan de la période de confinement. Il est revenu aussi sur la hausse des prix dans la filière fruits et légumes.
L’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges n’a pas encore de données sur le confinement mais Philippe Chalmin a tout de même dressé un bilan qualitatif de cette période de crise : « Les 55 jours de confinement ont provoqué une révolution douce dans nos assiettes avec de nouvelles tendances de consommation, certaines temporaires, d’autres qui vont se pérenniser, sans qu’on sache encore lesquelles. Nous avons vu un renforcement d’une demande pour une offre plus locale, des circuits courts, une croissance extraordinaire du drive et du e-commerce, et le recours au télétravail, qui pourrait se poursuivre, impacte négativement la RHD. »
Facteurs saisonniers et plus d’origine France ont joué sur les prix
Sur les prix, Philippe Chalmin l’affirme : « Selon les panels IRI et Kantar, il semblerait que les prix soient restés stables, même si les consommateurs ont évoqué une impression de hausse des prix, qui est plutôt liée à la hausse du panier moyen. » C’est dans la filière des fruits et légumes que ce ressenti a été le plus fort.
Or Interfel estime globalement la hausse à 2-3%, hausse attribuée aux écarts saisonniers. Entre le début et la fin du confinement, 125 références ont ainsi eu une hausse des prix, 96 ont baissé et 69 sont restées stables (panel Nieslen, A3 Distrib sur plus de 5 000 Drive alimentaires, entre semaines 11 et 20). Par exemple, le prix du chou-fleur à la pièce a bondi de 106 % quand celui de la tomate cerise en barquette de 250 g a chuté de 74%. « De plus, la GMS a majoritairement joué le jeu de l’origine France, plus chère au prix de détail. Or le consommateur français a peut-être plus l’habitude pour faire sa confiture d’acheter de l’origine Espagne qu’il n’a pas ou peu trouvé cette année ! », analyse Philippe Chalmin.
Certaines productions ont souffert (pomme de terre, salades), le manque de main d’œuvre a été une vraie difficulté mais la focalisation sur l’origine France a contribué à soutenir les cours au stade expédition ; en revanche, les maillons plus à l’aval comme les grossistes et les détaillants de marchés de plein air ont connu une période difficile, conclut l’Observatoire.