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Consommation de fruits et légumes : peut-on changer de comportement et en faire une habitude durable ?

Quelles sont les différentes phases par lesquelles nous passons lorsque l’on change d’habitude notamment alimentaire ? La campagne de promotion Good Move, pour pousser les jeunes à plus de fruits et légumes et d’activité physique, se base sur le modèle transthéorique du changement de comportement de Prochaska et Di Clemente. Pas de panique, on vous explique ce modèle et les applications qui en découlent.

Les jeunes sont conscients de l'importance de consommer davantage de fruits et légumes et de faire davantage d'activité physique. Mais ils n'arrivent pas à changer leurs habitudes.
© PublicDomainPictures de Pixabay

Une nouvelle campagne de promotion, Good Move, va inciter les jeunes de 18-34 ans à consommer davantage de fruits et légumes et de faire davantage d’activité physique.

Les jeunes de 18-34 ans sont bien conscients des enjeux mais une alimentation saine et l’activité physique ne sont pas dans leurs habitudes. Seuls 14 % atteignent les recommandations en termes de fruits et légumes (sachant que 34 % des Européens ne consomment pas forcément au moins 1 fruit ou légume par jour !). Et 4 jeunes sur 5 sont motivés pour faire du sport mais ils ont du mal à passer à l’acte.

Lire : Campagne de promotion Good Move : pourquoi promouvoir l’activité physique en même temps que la consommation des fruits et légumes chez les jeunes ?

Peut-on vraiment inciter les jeunes à changer leurs habitudes ? La table ronde de lancement de la campagne Good Move a réuni le 30 avril chercheurs et professionnels de l'alimentation, du changement de comportement, et du sport. L’occasion d’évoquer tous les leviers à activer et notamment celui de créer de nouvelles habitudes de vie plus saines.

Lire aussi : Pourquoi les fruits et légumes sont les alliés des sportifs ? 

 

Le modèle transthéorique du changement de comportement de Prochaska et Di Clemente : quèsaco ?

La campagne de promotion Good Move a été pensée sur le modèle transthéorique du changement de comportement de Prochaska et Di Clemente (1982), conçu pour soutenir le changement de comportement à différents stades. Comme l’explique Vicky Drapeau, docteure en kinésiologie à l’Université de Laval au Québec, lors de la table ronde du 30 avril, ce modèle comporte 5 phases :

  • Pré contemplation
  • Contemplation
  • Préparation
  • Action
  • Maintien

Dans les deux premières phases, pré contemplation et contemplation, se trouvent les personnes qui ne se sentent pas concernées ou motivées, ou bien qui le sont mais qui observent trop de “mais” pour changer. 

Dans la phase de préparation, les personnes ont l’intention de changer, et même font des efforts ici ou là. Dans la phase d’action, les efforts sont intégrés mais cela reste récent. La phase de maintien concernent ceux qui sont dans l’action depuis plus de six mois. 

A ceci s’ajoutent des phases, tout à fait normales, de rechute.

 

Sachant cela, comment s’adapter pour faire une campagne de promotion efficace ?

Vicky Drapeau précise : « Pour être efficace, il ne faut pas être dans l’injonction dans les premiers temps. Il faut au contraire être dans la déculpabilisation et donner des informations. Plus les personnes avancent dans leur changement, plus il faut leur apporter des trucs et astuces pour simplifier leur démarche au quotidien et les faire arriver dans la phase de maintien. »

« Pour être efficace, une campagne de promotion ne doit pas être dans l’injonction et la culpabilisation » - Vicky Drapeau, docteure en kinésiologie

« Chaque phase peut être associée à des émotions. On peut donc cibler les messages », glisse aussi la chercheuse .

 

Fruits et légumes : pas de fatalisme, seulement du temps

« Il n’y a pas de fatalisme, assure Vicky Drapeau. Changer de comportement ça prend du temps, plus que les 21 jours dont on entend souvent parler. On a expérimenté 8 à 10 semaines voire plus, pour laisser le temps de vivre les difficultés et expérimenter les solutions. »

Et que ceux qui n’aiment pas les fruits et légumes se rassurent : les préférences alimentaires changent et rechangent au fil du temps. Déjà enfant, il faut entre 8 et 10 expositions répétées lors de la diversification alimentaire pour se familiariser et donc accepter et apprécier un aliment, rappelle Sandrine Monnery Patris, chercheure au Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation, Inrae Dijon. Il ne faut donc pas hésiter à redécouvrir les fruits et les légumes, et toujours mettre le plaisir au cœur des préoccupations.

Lire aussi : Néophobie alimentaire : pourquoi certains enfants rejettent-ils catégoriquement les légumes ?

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