Congrès de la FNPF: “l’OCM fruits et légumes est un échec”
“La priorité est de traiter la place des productions fruitières en Europe”. En présentant les grandes lignes du congrès de la FNPF qu’il préside, Pierre Banc n’a pas oublié que 2004 était l’année de l’élargissement à l’Est (dans moins de 100 jours maintenant). Le programme de ce congrès est donc bâti avec cet horizon en toile de fond et s’articule autour de trois dossiers : l’innovation variétale, l’emploi et l’OCM fruits et légumes.
“L’outil de compétitivité de l’arboriculteur c’est le verger”, indique Pierre Banc qui sur ce point “au sentiment que la recherche est en régression”. La FNPF souhaite donc que les pouvoirs publics se mobilisent sur ce point. Quant aux nouvelles variétés, la fédération demande “qu’elles aient un passage obligatoire dans les stations d’expérimentation avant d’être distribuées aux producteurs”.
Le dossier de l’emploi est une préoccupation récurrente chez les producteurs. L’emploi, rappelle Pierre Banc, représente 50 % des charges de l’exploitation. Mais il s’inquiète surtout de la pénurie de main-d’œuvre saisonnière qui peut avoir de lourdes conséquences.
Mais le gros morceau des travaux sera consacré à l’OCM fruits et légumes.
Organisation économique : “nous sommes de moins en moins nombreux”
“Nous faisons partie de ceux qui critiquent cette OCM, ceux pour qui elle est un échec”, tempête Pierre Banc. L’OCM est “trop complexe sur le plan administratif et trop peu attractive”. Entre les organisations de producteurs qui ne sont plus reconnues par l’administration et celles qui décident de ne plus se faire reconnaître, “nous sommes de moins en moins nombreux”, constate-t-il avant de risquer un pronostic : “On tend vers 40 % de producteurs organisés, ce qui veut dire que nous ne sommes plus dans un schéma d’organisation collective”.
Pour arrêter cette hémorragie, la FNPF propose de baser l’organisation de la filière sur des groupes de producteurs représentatifs au niveau d’un département.
Parmi les autres préoccupations du congrès, la FNPF fera notamment le point sur les chantiers ouverts au congrès de Montauban en janvier 2003.
Ce qui devrait permettre de mettre en avant “le travail important accompli avec les Espagnols” sur la qualité et le calibrage des pêches. “Les mêmes préoccupations sont maintenant partagées avec les Italiens”, constate Pierre Banc. La contractualisation sur les pêches nectarines, autre chantier de Montauban, a semble-t-il donné satisfaction et la FNPF demande à Interfel son extension à l’abricot.
En revanche, un dossier, plus ancien celui-là, qui n’évolue pas, c’est celui de la connaissance de la production. La fédération propose que l’outil de connaissance de la production, prévu par la réforme de la Pac pour les grandes cultures et les surfaces en herbes, soit étendu à l’arboriculture.
Au programme aussi de ce congrès : une table ronde sur la segmentation stratégique, et une autre sur la connaissance de la production européenne avec la présence de représentants de producteurs espagnols, polonais et peut-être italiens.
Enfin, c’est le ministre de l’Agriculture, Hervé Gaymard, qui viendra clôturer les travaux de ce 58e congrès.