Comment prendre en charge l’arrêt cardiaque en entreprise ?
Plusieurs actions peuvent être mises en place pour sensibiliser les salariés à la conduite à tenir en cas d’arrêt cardiaque.
Plusieurs actions peuvent être mises en place pour sensibiliser les salariés à la conduite à tenir en cas d’arrêt cardiaque.
En France, chaque année, près de 40 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque. Il peut survenir dans un espace public, dans la sphère privée, mais aussi sur le lieu de travail. Les entreprises ont donc un rôle important à jouer en la matière. 7 fois sur 10, des témoins sont présents lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiorespiratoire, mais seulement 40 % d’entre elles appliquent les gestes de premier secours. Pourtant, dans les pays où la population est formée aux gestes qui sauvent, le taux de survie à un arrêt cardiaque est 4 à 5 fois plus élevé.
1/ Sensibiliser les salariés sur les signes précurseurs de l’arrêt cardiaque
Il est important que les salariés de l’entreprise sachent identifier les symptômes d’un infarctus. Il existe en effet plusieurs signes : douleur thoracique, douleur dans la mâchoire, le bras gauche, voire les deux et le dos. Mais également pâleur, malaise, sueur, essoufflement, nausées ou éructations. En effet, l’arrêt cardiaque se traduit différemment chez les victimes. Certains ressentent davantage une sorte de gêne douloureuse au creux de l’estomac qu’elles assimilent à un trouble d’origine digestive.
2/ S’équiper du matériel de premier secours adapté
L’employeur a l’obligation d’équiper les lieux de travail de matériel de secours adapté à la nature des risques et facilement accessible (article R4224-14 du Code du travail). Le matériel de secours doit faire l’objet d’une signalisation par panneaux (article R4224-23 du Code du travail). Néanmoins, le Code du travail ne précise pas davantage la nature des équipements dont l’entreprise doit se munir. Il n’y a donc aucune obligation de mettre à disposition un défibrillateur automatique externe : la location longue durée de cette appareil est possible et présente de nombreux avantages, notamment en termes de coût pour l’entreprise.
3/ Former les salariés aux gestes de premiers secours
La formation des salariés aux gestes de premiers secours n’est pas obligatoire en entreprise, sauf dans certains cas : ateliers où sont accomplis des travaux dangereux ou chantiers qui emploient vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours et où sont réalisés des travaux dangereux. Néanmoins, en dehors de ces cas, il est important que les salariés soient formés aux premiers secours. En effet, lorsqu’ils sont témoins d’un arrêt cardiaque, peu de collaborateurs savent comment réagir et quels sont les bons gestes à adopter. La formation SST (sauveteur secouriste du travail) est spécialement axée sur le monde du travail. Elle a pour double objectif de maîtriser la conduite à tenir en cas d’accident, les gestes de premier secours et de participer en même temps à la mise en œuvre d’actions de prévention.
4/ Afficher les consignes à respecter en cas d’urgence
Pour accompagner les salariés dans la prise en charge des arrêts cardiaques en entreprise, il est indispensable d’afficher dans les locaux de l’entreprise, les consignes qui décrivent la conduite à adopter en cas d’urgence ou d’accident. Selon l’article D4711-1 du Code du travail, les coordonnées des services de secours d’urgence, de la médecine du travail et de l’inspection du travail, ainsi que le nom de l’inspecteur compétent doivent également figurer sur cet affichage (adresse et numéro de téléphone).
Repères
Depuis 2021, les employeurs doivent proposer aux salariés des actions de sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent avant leur départ à la retraite. Le temps consacré à cette sensibilisation est considéré comme temps de travail et l’action de sensibilisation se déroule pendant l’horaire normal de travail.
Un infarctus survenu au temps et lieu de travail est présumé être un accident du travail. Dans ce cas, le taux de cotisation accident du travail/maladie professionnelle appliqué à l’entreprise subira une augmentation. De plus, en cas d’incapacité permanente ou de décès du salarié des suites d’un arrêt cardiaque, la victime ou ses ayants droit peuvent engager la responsabilité de l’employeur au titre de la faute inexcusable.