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Chou-fleur : la tension monte en Bretagne

Une centaine d’agriculteurs du nord-Finistère ont déversé, jeudi soir à l’appel de la FDSEA et des JA, plusieurs milliers de têtes de choux-fleurs contenues dans une soixantaine de remorques de tracteurs en divers endroits de la zone légumière.

Perceptions, gendarmeries, locaux d’élus… ont été visés sur les communes de Saint-Pol de Léon, Cléder, Plouescat, Plounévez-Lochrist. “S’il le faut, nous bennerons tous les jours les invendus sur les routes”, a prévenu Mickaël Prigent, président de la section légumes des JA du Finistère.

Tous les éléments d’une crise, pour le légume leader de Bretagne (30 % d’un chiffre d’affaires réalisé avec vingt-cinq légumes), sont là. Le prix de la tête vendue 22 centimes d’euro contre un coût de production du double ; le débouché de la surgélation totalement atone alors que c’est lui qui normalement permet d’oxygéner le marché ; et des invendus qui explosent en volume.

Selon les statistiques d’Yvon Auffret, directeur du CERAFEL, comité économique régional, “13,4 millions des 114 millions de têtes mises sur le marché entre début janvier et le 25 avril n’ont pas été vendues”. Indemnité de retrait : 13 centimes la tête. A pareille époque en 2003 comme en 2002, les invendus se limitaient à environ 2 millions de têtes pour une production sensiblement égale.

Les syndicalistes réclament depuis plusieurs mois le retour d’un mécanisme de gestion, du type des plans de campagne qui étaient versés jusqu’en 2002 aux comités régionaux pour leur permettre de gérer les marchés. Selon eux, des actions auraient pu être mises en place pour soulager le marché.

Cependant, les producteurs sentent que les fondamentaux sont en passe de changer profondément avec l’entrée de dix nouveaux pays dans l’Union européenne depuis le 1er mai. Ainsi, la Pologne, dont les légumiers sortent des choux-fleurs deux fois moins chers qu’en Bretagne, ne manque pas de les inquiéter.

“La guerre est déclarée”, n’hésite pas à dire le Jeune Agriculteur Mickaël Prigent, précisant que “la situation actuelle est pire qu’en 1998”, lorsque les producteurs avaient bloqué dix jours durant un pont autoroutier situé sur la RN 12 entre Brest et Morlaix (Finistère). Les producteurs de choux-fleurs des Côtes d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine pourraient entrer dans l’action dans les prochains jours, ajoute Mickaël Prigent.

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