Calmer le jeu
La filière serait-elle au bord de l’implosion ? La question peut légitimement se poser quand on observe les relations entre les différentes familles professionnelles du secteur des fruits et légumes. La crise est passée par là et a laissé des traces, qui pourraient être durables. Rarement les divisions auront été aussi profondes et aussi affichées. On ne se prive plus, même en public, d’accuser tel ou tel métier, telle ou telle fédération d’être responsable de la situation : “les importations de tomates “belgo-polonaises”, c’est pas nous, c’est eux” ; “telle manifestation est une provocation pour mes adhérents”, etc. Quand on ne passe pas aux attaques nominales entre gens qui se connaissent depuis 20 ans, qui se tutoient et qui se retrouvent régulièrement dans les mêmes cénacles. Et les “dérapages” vus, lus ou entendus, venant parfois de personnes réputées pour leur calme, sont sans aucun doute à mettre au compte des tensions très vives qui existent depuis plusieurs semaines. Evidemment, et chacun en est conscient, il n’y a aucune issue dans la guerre intestine que sont en train de se livrer les principaux acteurs de la filière. Mais au point où ils en sont arrivés, il faudra beaucoup de sagesse, de bonnes volontés, de capacité à oublier, pour revenir dans des eaux plus tranquilles.