ça devient très dur
Crise du chou-fleur, crise de l’oignon : la campagne des légumes d’hiver vient à peine de commencer, que déjà deux productions (au moins) sont dans le rouge. Pendant toute l’année 2004, les producteurs étaient invités à calmer leur impatience car on allait tester un mécanisme de gestion de crises pour la production de fruits et légumes. Certes, sur ce point la bonne volonté, et même l’investissement personnel du ministre français de l’Agriculture et de ses services ne sont pas à remettre en cause. Mais le résultat est quand même là : le système promis n’est pas accepté par Bruxelles alors qu’il aurait du être mis en place dès le 1er novembre, ce qui aurait probablement permis d’atténuer les effets de la crise. Les réponses données vendredi matin par les collaborateurs d’Hervé Gaymard sont très loin de satisfaire les Bretons (cf. pp 2 et 12). Et que dire de la situation des producteurs d’oignon qui annoncent une rémunération inférieure à 0 E ! (voir p.12). Face à ces crises les réponses tardent et les ministres concernés paraissent davantages préoccupés par leur propre avenir immédiat que par la gestion des affaires. Ainsi le projet de loi qui fait suite au rapport Canivet (lire ci-contre), tient davantage de l’effet d’annonce que d’une réponse à des problèmes bien réels. Qu’importe, puisque dans un mois, on annonce ces ministres à d’autres postes. A leurs successeurs de se débrouiller. Cela s’appelle de l’insouciance et de l’inconscience. Car en attendant, sur le terrain, ça pourrait devenir très dur.