Légumes transformés
Bonduelle prudent sur ses résultats 2021-2022 dans un environnement hyper-inflationniste et sous des campagnes agricoles délicates
Bonduelle a détaillé ses perspectives financières et de développement en conférence de presse le 27 septembre. Un point sur France Champignon a aussi été fait, ainsi que l'annonce sur la recherche de partenaires stratégiques quant à l'avenir de Bonduelle Americas Long Life, l'activité surgelés et conserves du groupe en Amérique du Nord, en difficulté.
Bonduelle a détaillé ses perspectives financières et de développement en conférence de presse le 27 septembre. Un point sur France Champignon a aussi été fait, ainsi que l'annonce sur la recherche de partenaires stratégiques quant à l'avenir de Bonduelle Americas Long Life, l'activité surgelés et conserves du groupe en Amérique du Nord, en difficulté.
Marqué par les taux de change, la crise sanitaire et les mauvaises campagnes agricoles, le groupe Bonduelle a publié à la fin de l’été un chiffre d’affaires de 2,779 Md€ pour 2020-2021, une baisse de 2,7 % en données publiées mais en hausse de +1,6 % en données comparables (lire FLD Hebdo du 19 août). « Dans ce contexte perturbé, Bonduelle a su faire preuve de résilience et d’adaptation », souligne Guillaume Debrosse, directeur général, lors de la conférence de presse de présentation des résultats financiers le 27 septembre à Paris.
Légumes d’industrie : Bonduelle impacté par les changes, la crise sanitaire et le manque de produits
Reprise des promotions en GMS, la RHD repart
Pour autant, le directeur général du groupe rappelle que l’avenir ne sera pas évident non plus : « Nous sommes dans un contexte hyper inflationniste -et cela va s’amplifier dans l’après-Covid- qui va jouer sur les coûts : les coûts de production et des matières premières et d’emballage -l’acier a déjà pris 4 %-, les salaires surtout en Amérique du Nord avec en parallèle à une pénurie de main d’œuvre. Et quid du télétravail ? De la mobilité ? Des attitudes de consommation ? Quel scénario de sortie de la Covid ? Le Food Service semble être bien reparti et en France on se dirigerait vers un assouplissement des protocoles sanitaires mais ce n’est pas encore réglé aux Etats-Unis. En technologie de longue conservation, les promotions qui avaient été coupées en raison des ruptures de produits vont reprendre pour redynamiser le rayon. Bonduelle annonce un renforcement de son marketing pour l’année prochaine afin de « continuer à investir sur ses marques ».
Une revalorisation nécessaire des prix et des réponses concrètes au changement climatique
En parallèle, les campagnes agricoles en 2021 ont encore été délicates, avec une pluviométrie excessive et/ou des chaleurs extrêmes. Nous allons encore vers une année où les stocks ne seront pas entièrement reconstitués, à nuancer selon les ventes. » Face à cela, Guillaume Debrosse prône des réponses « concrètes » et « sur le long terme » : des semences pour une meilleure adaptation au changement climatique, une diversité dans les variétés mais aussi dans les zones de production, accentuer la contractualisation, baisser les rendements de référence lors des planifications, continuer à assurer…
Tous ces éléments pris en compte, Bonduelle prévoit donc un chiffre d’affaires 2021-2022 en hausse d’environ +3 % à 2,860 Md€ (2,779 Md€ en 2020-2021) et une marge opérationnelle courante entre 3,8 et 4 % (3,6 % en 2020-2021), ceci à périmètre et change constants. « Les résultats dépendront de l’évolution du contexte sanitaire, précise Grégory Sanson, directeur financier. Et dans un environnement hyper inflationniste, la revalorisation des prix en Europe et aux Etats-Unis sera nécessaire. »
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Une réflexion sur le futur de l’activité Surgelés et Conserves en Amérique du Nord : recherche de partenaires stratégiques
Guillaume Debrosse et Grégory Sanson ont profité de la conférence pour annoncer le lancement d’une réflexion sur l’évolution de sa Business Unit Bonduelle Americas Long Life (Ball). L’objectif est d’identifier le potentiel de contribution et l’alignement avec les priorités stratégiques du groupe de cette Business Unit. « Investissements significatifs dans l’outil industriel -capacité, entreposage-, avec une priorisation aux marques propres… Aucun scénario ne sera mis de côté, avec la possibilité d’une reprise, d’une ouverture de capital… », selon les termes de Grégory Sanson. En clair, Bonduelle recherche des partenaires stratégiques et l’annonce haut et fort.
BALL, aujourd’hui, c’est 943 M CAD de chiffre d’affaires, deux technologies (conserves et surgelés) principalement en MDD et sous deux marques ArticGardens et DelMonte et des actifs industriels surtout sur la côte Est.
France Champignon : vers un ré-équilibrage du marché ?
Concernant France Champignon, dont Bonduelle a racheté les actifs industriels et les stocks, Grégory Sanson, directeur financier, précise que la restructuration de la filière, à la fois sur l’amont et sur l’aval, doit permettre une rentabilité à deux ans. Guillaume Debrosse, directeur général, précise : « La restructuration de l’amont va permettre une meilleure adéquation entre l’offre et la demande. Et la GMS joue le jeu de l’origine France sur les prix. En parallèle le paysage européen se rééquilibre avec notamment un acteur polonais Okéchamp qui a annoncé cet été un projet commun avec les financiers Cornerstone et Kartesia et qui consolide Lutèce, on aura donc moins d’acteurs, moins de capacité donc a priori un impact sur les prix. » Le chiffre d’affaires de France Champignon est de 100 M€.