Bio

Biocoop, en légère régression, confirme ses engagements pour une bio exigeante pour tous qui change le monde

Avec 1,6 Md€ de chiffre d’affaires en 2021, Biocoop a observé une légère régression (-1 %) de son chiffre d’affaires l’année passée, « ce qui est atypique chez nous, alors que nous observions des croissances à deux chiffres chaque année », souligne Sylvain Ferry, directeur général. Un résultat à mettre en relation avec le ralentissement global du marché bio, dont -4,6 % de croissance pour les GSS spécialisés. « Seuls le e-commerce et les enseignes à dominante marque propre -Lidl, Aldi… -ont progressé sur le segment. » Et si la comparaison se fait avec 2019, Biocoop annonce une croissance de 15 % là où le marché est à 10 %. « Notre croissance en relatif est meilleure que le marché de la bio », se rassure Sylvain Ferry.

Biocoop, inquiet de la montée des labels de 3^e voie, reprend un ton militant

Biocoop annonce aussi avoir gagné des parts de marché, avec 43,6 % de parts de marché des spécialisés (entre +1,5 et +2,5 points en valeur), une tendance qui devrait s’être encore accentuée en ce début d’année.

Un modèle qui se veut de proximité

Avec 767 magasins (+81 ouvertures en 2021) et une ambition d’une cinquantaine d’ouvertures en 2022, « un petit ralentissement dans le rythme), Biocoop compte bien continuer à déployer son modèle. « La proximité, c’est une clé, vis-à-vis des consommateurs, mais aussi de nos producteurs, de nos salariés, des transformateurs, estime le président Pierrick De Ronne. Nous avons l’objectif que chaque foyer ait un magasin Biocoop à moins de 15 min, aujourd’hui ce sont 30 % des Français qui n’ont pas accès à notre modèle. »

Le local (max 150 km avec le magasin) représente 15 % du chiffre d’affaires. Chaque magasin sollicite jusqu’à 70 fournisseurs locaux et au national plus de 7 000 producteurs locaux fournissent en direct des magasins.

Une nouvelle marque de distributeur, Biocoop MDB, pour la preuve

La marque de distributeur Biocoop (MDB), qui a remplacé la marque propre Ensemble l’année dernière, a représenté 13 % du chiffre d’affaires en 2021 et 571 références, offre qui est amenée à s’étoffer. « Les ventes sont bonnes, les produits acceptés par les consommateurs, il y a très peu de remarques, détaille Pierrick De Ronne. Il faut aussi dire qu’Ensemble avait été peu identifiée par les consommateurs comme une marque de Biocoop. Il y avait un réel problème d’attribution. » Le passage à la marque Biocoop (MDB) permet à l’enseigne de porter « l’ensemble de ses valeurs et de faire progresser le secteur et le marché en montrant par une exemplarité que beaucoup de choses sont possibles ».

Des engagements concrets dans la transition écologique, l’économie sociale et une alimentation bio exigeante

Pierrick De Ronne revendique : « On pèse seulement 0,9 % de la distribution alimentaire en France mais on représente 12 % du marché bio, 19 % du marché vrac alimentaire et 20 % du marché du commerce équitable [données 2020]. C’est une bonne nouvelle pour nous mais attristante aussi car que font les autres ? Si les gros de la distribution s’engageaient réellement, ils changeraient le monde ! ».

Laissant les autres là où ils sont, Biocoop continue son programme d’amélioration en 3 axes avec 9 preuves concrètes, plan validé par les sociétaires. Les trois enjeux/axes de travail : accélérer la transition écologique ; soutenir le développement de l’économie sociale et solidaire ; promouvoir une alimentation bio exigeante.

• Accélérer la transition écologique 

Sur ce point, Biocoop revendique la relocalisation de filières. Après la lentille corail et les graines de courge en 2020, et la moutarde, le sarrasin, l’amande et les plantes aromatiques et médicinales, l’enseigne vise de nouvelles filières : miel, fruits rouges (avec déjà la fraise engagée).

C’est aussi l’origine France. L’objectif à fin 2022 : 88 % de l’offre MDB en origine France. Et en 2023 toutes les matières premières agricoles des produits MDB productibles en France devront l’être (88 % actuellement).

Biocoop veut tendre vers le zéro déchet. Ambition 2025 : la moitié de vrac (34 % de l’offre est actuellement sans emballage à usage unique) et une réduction de 10 % du poids d’emballages à usage unique mis sur le marché. Sur le réemploi, à fin 2022, 477 magasins devront être points de collecte (173 aujourd’hui) avec 37 nouvelles références aptes au réemploi (15 aujourd’hui).

Le programme de calcul de bilan carbone a été lancé. 51 % des camions de la flotte Biocoop roulent au biogaz et l’objectif est de monter à 75 % d’ici la fin de l’année et à 100 % en 2025.

• Soutenir le développement de l’économie sociale et solidaire ESS

Afin de partager la valeur, Biocoop mise sur l’équitable et veut pousser son nouveau label Bio Equitable en France (BEF, label privé ouvert à tous). L’objectif est de passer l’ensemble de ses groupements de producteurs sous label BEF d’ici 2025 et avoir 30 % de son chiffre d’affaire hors fruits et légumes en commerce équitable (27 % aujourd’hui).

Commerce équitable en France : Biocoop signe avec Uni-Vert

Le partage de la valeur, c’est aussi les dons alimentaires et l’anti-gaspillage. Objectif : 100 % des magasins en 2025 devront être engagés dans au moins une action de l’ESS.

Enfin, pour mieux intégrer les transformateurs, Biocoop met en place cette année un Club Transformateurs pour tester et aboutir en 2025 à la création d’un collège Transformateurs au sein de la gouvernance.

• Favoriser une alimentation bio exigeante

Biocoop a toujours milité pour une agriculture bio paysanne de proximité. Objectif fin 2022 : 25 % du chiffre d’affaires par des produits issus de ses Paysan.ne.s Associé.e.s (20 % aujourd’hui). L’enseigne amplifie aussi son désengagement dans les variétés hybrides.

Sur l’ultra-transformation, 100 % de l’offre MDB devra être inférieure à Siga 7 à la fin de l’année. Sa charcuterie sera sans sel nitrite. Biocoop prend part aux travaux sur le Planet Score pour plus de transparence. Et sur l’accessibilité, l’enseigne mise sur le click and collect avec une couverture maximale d’ici 2024 (plus de 260 magasins fin 2021) et un développement des services associés comme la livraison et une offre déployée. Mais « Biocoop ne se lancera pas dans le pur e-commerce ».