Auvergne-Rhône-Alpes : Bruno Jurrus s’est diversifié avec succès dans la patate douce bio
Un jeune maraîcher de la Drôme cultive 20 ha de patates douces bio. Il s’est tourné vers deux types de marché en circuits courts et longs, vers les grossistes, les GMS et boutiques spécialisées.
Un jeune maraîcher de la Drôme cultive 20 ha de patates douces bio. Il s’est tourné vers deux types de marché en circuits courts et longs, vers les grossistes, les GMS et boutiques spécialisées.
L’EARL Mont Bio est une ferme en maraîchage bio de 35 ha dans la commune de Montmeyran dans la Drôme. Sa particularité : elle s’est diversifiée dans la patate douce, un légume d’origine tropicale. En France, cette production se concentre dans le Sud et commence à se développer dans l’Ouest.
Jeune producteur, Bruno Jurrus s’est lancé en 2014 dans cette nouvelle production qui n’était pas encore cultivée dans la Drôme. « Je crois que j’étais le premier à me diversifier dans la patate douce. J’ai commencé cette culture grâce à un grossiste qui m’a parlé d’une forte demande des consommateurs pour ce légume en agriculture bio. J’ai commencé par 1 ha. Maintenant, je possède 20 ha » souligne le jeune producteur qui reconnaît que les premières années ont été à forte plus-value avec des prix relativement hauts.
Aujourd’hui, la rentabilité est à la baisse « Les prix ont diminué, car il y a une tendance générale à vouloir faire de la patate douce bio », ajoute-t-il. Bruno Jurrus a choisi de s’installer sur deux types de marché : les circuits courts et les circuits longs avec des accords avec les grossistes et la grande distribution. Il travaille avec des entreprises comme La Vie claire, Biocoop et des petites boutiques sur Valence et sa région. Ses produits sont présents chez les grossistes à Rungis, en Bretagne et dans le Sud-Ouest.
Sur le plan variétal, il conduit des essais et cultive cinq variétés, dont la principale est Orléans. La période de plantation se déroule d’avril à mai et celle de la récolte de septembre à octobre. Le rendement est variable selon les années. « Je réalise 15 à 30 t/ha en fonction des années. La patate douce nécessite beaucoup de main-d’oeuvre et de nombreux frais. Je ne peux pas automatiser la récolte, car il existe un risque d’abîmer le produit. »
Selon Thomas Deslandes, ingénieur au CTIFL de Bretagne, les volumes en patates douces bio auraient triplé ces dernières années chez les détaillants français. La patate douce AB serait présente chez 72 % des détaillants, mais l’origine France reste toutefois minoritaire. La production nationale représenterait 40 % de l’offre totale.