Asperge : pourquoi la filière allemande est inquiète
Le marché allemand de l’asperge manque de dynamisme, et inquiète les acteurs de la filière outre-Rhin pour l’avenir de leurs exploitations.
Le marché allemand de l’asperge manque de dynamisme, et inquiète les acteurs de la filière outre-Rhin pour l’avenir de leurs exploitations.
La fréquentation du salon Interaspa, salon dédié à l’asperge et aux petits fruits à Sandhatten en Allemagne, était en recul pour son édition 2023, début septembre. Fred Eickhorst, le directeur du salon, confie que c’est le cas pour beaucoup d’événements agricoles dans la région. Le secteur se porte mal, dans la continuité de la saison précédente. Et pour cause, un marché en berne et des coûts de production toujours en augmentation. La main-d’œuvre notamment représente pour les producteurs allemands une charge importante alors que le salaire minimum continue d’augmenter dans le pays.
Les taux d’intérêt des banques sont en hausse également, ce qui complique les investissements et le renouvellement des cultures. De plus, les producteurs rencontrent aussi des difficultés dans la transmission de leur activité. Le renouvellement des générations pose aussi un problème outre-Rhin. Le climat n’est donc pas serein, entre toutes les incertitudes concernant l’avenir de la filière allemande.
Une campagne française qui contraste avec celle de son voisin
Aussi la campagne allemande 2023 affiche des volumes en léger recul dans la continuité de la campagne précédente, avec des prix stables. Mais des disparités dans les prix de vente des asperges ont été observées cette saison, en fonction des régions. Le climat reste morose pour les producteurs qui ont arpenté les allées du salon. En France, la campagne d’asperge 2023 s’est, quant à elle, bien passée, malgré un prix moyen de vente identique à 2022, et des coûts de production qui ont encore bondi de +15 %.
Toutefois la production hexagonale se trouve dans une phase plus favorable que l’Allemagne. La production française est désormais stabilisée après une période de baisse drastique des surfaces et bénéficie d’un marché intérieur dynamique. Le marché allemand de l’asperge, quant à lui, est un marché tiré par les prix. Une des causes avancées par les acteurs de la filière est l’éducation du consommateur allemand qui est encore à faire, la part des revenus par foyer alloué à la nourriture étant de seulement 11 % en Allemagne contre 14 % en France (sources : Eurostat 2018 et Insee 2021).
Des myrtilles au milieu des asperges
Le salon Interaspa fut l’occasion pour les filières myrtille, française et allemande, de se rapprocher. Ce rapprochement s’est concrétisé par la rencontre entre la présidente de l’APMF, Caroline Barbier, et son homologue allemand. Des visites de vergers furent au programme, ainsi qu’une réunion de travail sur le partage de résultats d’expérimentation entre le centre CTIFL de La Morinière et le groupe Fruits rouges à la chambre d’agriculture de Basse-Saxe. Cette rencontre doit être la première pierre d’une coopération plus active entre les deux pays sur le sujet.