AOP et IGP doivent répondre aux nouvelles attentes sociétales
“Faux local”, durabilité, bien-être animal, partenariat… Retour sur la table ronde des Assises de l’Origine, qui a fait le point sur les enjeux auxquels doivent répondre les AOP et IGP pour garder leur avance en tant que produit valorisé.
“Faux local”, durabilité, bien-être animal, partenariat… Retour sur la table ronde des Assises de l’Origine, qui a fait le point sur les enjeux auxquels doivent répondre les AOP et IGP pour garder leur avance en tant que produit valorisé.
Les Assises de l’Origine ont aussi été l’occasion de débattre, lors d’une table ronde, des nouveaux enjeux auxquels doivent répondre les IGP et AOP. « Il faut utiliser le signe de qualité pour faire reconnaître tout ce qu’il y a derrière, les points positifs pour les territoires, pour l’environnement, le bien-être animal, pour les enjeux sociétaux, bref tout ce qui est demandé par les consommateurs, estime Pierre Harambat, président du Consortium du jambon de Bayonne. Nous avons fait faire des études d’impact, cela sert bien pour communiquer. Et nous sommes en train de réfléchir à revoir nos cahiers des charges ». Et Joseph Giraud, directeur du Syndicat des Laiteries Charentes-Poitou, d’acquiescer : « Le beurre de Charentes-Poitou aussi est en train d’enrichir son cahier des charges vis-à-vis des attentes nouvelles des consommateurs, ce qui permettra une valorisation de nos produits, donc une protection supplémentaire pour nos producteurs ». « N’oubliez pas de demander l’avis des consommateurs lors de l’enrichissement de vos cahiers des charges ! », prévient Yves Boncompain, président de l’Union des centres techniques régionaux de la consommation en Nouvelle-Aquitaine.
Multiplication les logos et “local bashing”
Les producteurs de la salle ont également dénoncé « la multiplication des labels et logos privés qui jouent sur le local sans en être vraiment » (“origine France”, “produit en Aquitaine”…), notamment de la part « des enseignes de la GMS qui lancent leurs propres démarches sans y associer les IG ». « Oui, le local est à la mode, reconnaît Marc Duret, directeur Partenariat PME et monde agricole à Carrefour. Mais Carrefour n’est pas sur un local opportuniste. Pour beaucoup de PME, Reflets de France, créé en 1996, a été un formidable tremplin, notamment pour les IG puisque notre ADN c’est le territoire. Votre force, c’est la qualité de vos cahiers des charges. Mais attention, car en notoriété spontanée, les consommateurs connaissent le bio et le Label Rouge mais pas les IGP et AOP. Il y a des choses à faire. Oui, vos cahiers des charges doivent évoluer, sur toutes les nouvelles attentes : environnement, durabilité, bien-être animal, valeurs sociétales… Enfin, je crois beaucoup à la blockchain. Je pense que c’est l’outil qui séparera les bons des mauvais. En développant cette traçabilité, vous, IGP et AOP, serez plus à l’aise à la commercialisation. »
Envisager des partenariats entre indications
En fin de session, Claude Vermot-Desroches, président d’oriGIn France et d’oriGIn Monde, a encouragé les AOP et IGP à faire « évoluer leur cahier des charges avec des notions de durabilité » et a appelé à « une accession des IG aux financements du développement rural », « à des mesures de simplification quand une IG veut évoluer », « des moyens de communication plus forts car les deux logos sont noyés dans tous ces nouveaux logos privés ». Il a aussi proposé d’instaurer une solidarité entre produits, en mettant en place une veille croisée. Les IG italiennes et la tequila mexicaine ont ainsi signé une convention, cette dernière surveillant les produits italiens sur le marché sud-américain et inversement. « Soyez plus acteurs, plus promoteurs !, a-t-il conclu. Les IG c’est le bon modèle agricole qui a le vent en poupe. »
Une version courte de cet article a été diffusée dans FLD Hebdo du 13 juin.
« Utilisez les études d’impact de vos appellations sur les territoires pour communiquer ».