Antilles : un accord avant le 15 mai est “impératif”
Dans une tribune libre publiée dans le quotidien France Antilles, Brigitte Girardin, ministre de l’Outre-Mer, répond aux interrogations des producteurs antillais concernant l’implication du Gouvernement dans la crise de la banane. “Le Gouvernement n’a jamais eu l’intention de laisser tomber cette production agricole indispensable à l’économie et à la vie des Antilles, écrit-elle. Aujourd’hui il s’agit bien de se mobiliser pour la survie de la filière, même s’il faut aussi préparer l’avenir”.
“Loin de rester passif et attentiste, ajoute la ministre de l’Outre-Mer, (le Gouvernement) a toujours été à l’écoute des professionnels en relayant leurs demandes auprès des instances communautaires […].” Mais la ministre n’hésite pas à égratigner aussi la filière antillaise : “Ceci n’est pas toujours une tâche facile, par exemple lorsqu’il s’agit d’aller plaider un complément d’aide compensatoire en l’absence de données chiffrées précises fournies par les producteurs, comme l’exige pourtant la Commission au 1er mars de chaque année.” Faisant allusion aux divers groupes de travail installés, Brigitte Girardin “regrette que ces efforts n’aient pas toujours été bien compris et que les résultats aient été en demi-teinte. Le Gouvernement espérait en effet recueillir des propositions précises et constructives faisant l’objet d’un consensus de la profession pour anticiper et préparer l’avenir dans les meilleures conditions”.
Brigitte Girardin insiste sur “la volonté politique du Gouvernement à défendre ce dossier” et propose trois pistes de travail. La première consiste à relancer le “contrat de progrès proposé aux groupements de producteurs par le Gouvernement le 18 mars dernier. […] La signature de ce contrat permettrait de débloquer 25 M€”. Deuxièmement, le Gouvernement s’est engagé à traiter le cas urgent des planteurs en grande difficulté. Troisièmement, être force “de proposition à Bruxelles pour influencer le sens des réformes communautaires afin qu’elles servent les intérêts de la filière antillaise”. […]. “L’Organisation communautaire actuelle du marché de la banane ne répond plus à ses objectifs et doit être réformée rapidement”.
“Le défi est donc d’agir ensemble”, conclut la ministre. […] “Devant l’intérêt général, les divergences doivent s’estomper et disparaître. Il est impératif qu’avant le 15 mai, nous ayons pu ensemble avec tous les professionnels, nous mettre d’accord sur les modalités de mise en œuvre du contrat de progrès et que ce document ait pu être signé. Il est vital qu’avant la fin du mois de juin, nous soyons prêts, sur la base d’une plate-forme commune, à défendre à Bruxelles des propositions de réforme de l’organisation communautaire de marché de la banane”.