arboriculture
Année tranquille pour la prune
En prune de table, 2016 a été plutôt clémente sur le plan sanitaire. Certaines maladies ou ravageurs ont créé la surprise à l’approche des récoltes.
En prune de table, 2016 a été plutôt clémente sur le plan sanitaire. Certaines maladies ou ravageurs ont créé la surprise à l’approche des récoltes.
Les mois de janvier et de février particulièrement doux ont entraîné des démarrages de végétation très précoces en prune de table. Mais ils ont été ralentis, voire stoppés par des mois plus frais par la suite. « Ainsi, la floraison des pruniers japonais s’est étalée sur plus d’un mois, avec un temps frais mais surtout très humide », témoigne Marie Dordolo, de la chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne. « Le printemps excessivement pluvieux, la faible luminosité et l’asphyxie des sols ont défavorisé la nouaison en Lorraine », explique Thierry Antoine, de la chambre d’agriculture des Vosges. Les pluies printanières ont été défavorables aux premières générations de tordeuse orientale et de carpocapse des prunes avec des pics de vols chaotiques. Ces ravageurs ont donc provoqué peu de dégâts. « Malgré le printemps très pluvieux et une floraison étalée, les dégâts observés de monilia fleur sont restés faibles et n’ont pas pénalisé les récoltes, même sur des variétés sensibles de prunes américano-japonaises », souligne Marie Dordolo. Sur fruits, les conditions climatiques relativement sèches n’étaient pas favorables au développement de ces pourritures.
Pression tavelure élevée
Thierry Antoine, Chambre d’agriculture des Vosges
« En Lorraine, malgré un inoculum faible de tavelure de la mirabelle pour 2016, les précipitations quasi journalières du printemps ont démultiplié les risques de contaminations et n’ont pas toujours pu être couvertes du fait de l’impossibilité de rentrer dans les vergers. A la récolte, le pourcentage de verger indemne de tavelure était inférieur à 10 %. A l’image de la tavelure, le niveau de pression de Coryneum était tel que des dégâts sur fruits ont été observés cette année. Observation rarissime sur fruits. Chez les ravageurs, le pic de vol d’hoplocampe a été très élevé et a engendré de fortes pertes de récolte sur les vergers non traités. En agriculture biologique, elles ont dépassé les 5 %. Les conditions climatiques caniculaires de l’été ont aussi été favorables au développement des acariens rouges sur quelques parcelles. Les cochenilles du Cornouiller sont aussi en développement depuis quelques années. En 2016, environ 40 % des vergers suivis a atteint le seuil d’intervention lors des observations des stades hivernants ».
Attaque de rouille surprenante
MARIE DORDOLO, chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne
« Les pruniers japonais ont subi cette année des dégâts importants de rouille. Cette espèce, que l’on considérait comme non sensible à la rouille, a été très touchée au mois d’août sur certaines variétés. En 2015 déjà, des symptômes avaient été observés essentiellement sur Grenadine. Cette année, les attaques ont été plus fortes, plus précoces et ont touché plus de variétés. Sur certaines parcelles, elles ont conduit à une chute de feuilles massive avant la récolte qui a fait chuter également les fruits. Même si les conditions climatiques du printemps ont été clairement favorables à la rouille, l’intensité des symptômes sur japonaise cette année reste assez surprenante. A contrario, les bactérioses type Pseudomonas et Xanthomonas ont bénéficié des mêmes conditions favorables sans pour autant causer de dégâts importants sur feuille. Seuls quelques dégâts ont été observés sur fruits à la récolte de TC Sun ».