7es rencontres agriculture raisonnée : pas de consensus ni de controverse
Après sept ans de rendez-vous annuels, les Rencontres Farre s’essoufflent un peu. Seules véritables informations : les prochaines qualifications d’exploitations et la sortie imminente du décret d’étiquetage des produits issus de l’agriculture raisonnée.
Agriculture raisonnée et développement durable, consensus ou controverse ? Le débat est lancé, mais les 7es rencontres du réseau Farre n’ont pas permis d’y répondre. Les informations prépondérantes ont porté sur le calendrier des futures qualifications d’exploitations en agriculture raisonnée. Les premières pourraient être reconnues dès février, a annoncé Christiane Lambert la semaine dernière à Paris. “2004 sera bien l’année de vérité”, a-t-elle martelé. Effectivement si les qualifications débutent, Farre devra tout faire pour mobiliser les agriculteurs à la qualification de leurs exploitations.
Le gouvernement avait d’ailleurs annoncé dans le cadre de sa stratégie nationale de développement durable qu’il souhaitait pour 2008 atteindre quelque 30% des exploitations en agriculture raisonnée.
Dès cette semaine, les trois premiers organismes certificateurs agréés par la Commission nationale de l’agriculture raisonnée (CNAR) dont fait partie Qualité France, devraient recevoir leur accréditation Cofrac. Enfin, Christiane Lambert a profité de la venue de la ministre de l’Ecologie et du Développement durable, Roselyne Bachelot, pour revenir sur la question du décret sur l’étiquetage.
Responsabiliser les agriculteurs
“L’avis du conseil d’Etat sur le projet de décret “étiquetage” relatif à l’utilisation du qualificatif “agriculture raisonnée” est attendu incessamment pour en permettre la signature dans les prochains jours”, a indiqué Roselyne Bachelot tout en ajoutant qu’elle rassurait officieusement quant à son contenu qui sera conforme aux orientations adoptées par le Conseil supérieur de l’orientation (CSO). Enfin, Christiane Lambert en a profité pour aborder le dossier délicat du projet de loi sur l’eau : “Nous regrettons que ce texte ne responsabilise pas davantage les agriculteurs en les incitant à changer leurs pratiques d’utilisation des engrais. Les propositions du rapport Flory qui prévoient 10 % d’abattement pour les agriculteurs engagés dans la qualifications en Agriculture raisonnée nous paraissent insignifiantes et peu mobilisatrices au regard des efforts environnementaux réalisés. C’est un abattement de 80 % que vous devez envisager pour inciter à de meilleures pratiques agricoles.”
A cela, la ministre de l’Ecologie a indiqué qu’elle tenait compte de ce chiffre comme “base des futures négociations dans le rééquilibrage des rétributions” pour les agriculteurs. Enfin, Roselyne Bachelot a souhaité que l’année 2004 soit le “démarrage prometteur de la qualification des exploitations en agriculture raisonnée”, tout en indiquant que l’Etat s’était fixé comme objectif 30 % des exploitations qualifiées en 2008. Et, elle a souligné qu’elle ne voulait “pas d’un consensus mou, ni d’une controverse stérile mais plutôt d’un combat ensemble sur le rapprochement de la démarche de Farre dans la stratégie du gouvernement en faveur du développement durable”.