5 règles pour irriguer son aspergeraie
La performance d’une aspergeraie est directement rattachée à son irrigation et à la disponibilité en eau par la plante.
La performance d’une aspergeraie est directement rattachée à son irrigation et à la disponibilité en eau par la plante.
L’irrigation d’une aspergeraie peut se faire par aspersion ou par goutte-à-goutte. Dans les deux cas, une gestion précise des apports est nécessaire car en cas d’excès, ils peuvent causer un effet dépressif sur la culture et sa mise en réserve. A l’inverse, un manque d’eau limite le nombre et le poids des tiges, puis du volume foliaire. La mise en réserve est alors réduite et les rendements sont limités.
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Enfin des stress hydriques fragilisent la durabilité de l’aspergeraie. La gestion de l’irrigation a donc un impact sur le rendement, le développement du système racinaire, aérien et des maladies. Les doses et la fréquence des apports en eau répondent à une stratégie précise basée sur des connaissances agronomiques, physiologiques et phénologiques. Le pilotage de l’irrigation est donc nécessaire. Cinq règles peuvent permettre d’apporter les doses optimums nécessaires à une aspergeraie.
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1. Eviter l’asphyxie racinaire
L’asperge est une plante sensible à l’asphyxie racinaire. Ainsi, afin d’éviter les risques liés à une saturation du sol en eau, il est important de ne pas remplir la totalité des réserves en eau du sol (Poissonier, et al., 2008). Des sols drainants et oxygénés sont privilégiés à la plantation.
2. Soutenir le développement des pousses
Les bourgeons sont dormants lorsque la teneur hydrique du sol est faible. Ainsi, l’irrigation permet de contrôler le départ des pousses. Lors de leur développement, il est important de maintenir l’horizon superficiel humide afin d’accompagner le développement des turions et des jeunes racines qui se développent en parallèle. Les apports en eau doivent alors être réguliers et la consommation hydrique de l’asperge explose. On passe d’une consommation d’environ 75 % de l’évapotranspiration (ETP) à des valeurs atteignant 150 % de l’ETP lors de l’apparition de la 2e et 3e pousse.
3. Arrêter l'irrigation en septembre
Elle favoriserait le départ de pousses tardives ayant une faible activité photosynthétique et risquant de ne pas « rembourser » la quantité de glucides mobilisée lors de leur développement.
4. Faire « plonger » le système racinaire
Lorsque les pousses sont développées, la fréquence des apports peut être réduite afin de faire plonger le système racinaire et éviter un développement des racines dans les horizons superficiels. En effet, des racines de surfaces sont exposées au travail du sol pouvant occasionner des dégâts importants. De plus, il est nécessaire de maximiser le volume de terre colonisé par les racines afin de limiter une concurrence entre ces dernières.
5. Faire attention à la sur-irrigation
Le poids moyen de la partie aérienne ainsi que le nombre de tiges augmentent en conditions hydriques favorables. Le risque est alors un feuillage trop dense, accentuant la pression stemphylium. De plus, en cas de forte humidité dans le sol, les risques liés au développement du phytophthora de la fusariose sont accrus. L’asphyxie racinaire est également favorisée. Eviter la tendance à arroser plus que nécessaire et à faire un amalgame entre taille du système aérien et rendement.