Famille Auzanneau en Deux-Sèvres : « On a construit pour développer notre vente directe d'oeufs »

Au mois de juillet, la famille Auzanneau a ouvert les portes de son élevage de poules pondeuses plein air à l'occasion de l'inauguration de son nouveau batiment acheté clé en main et construit par l'équipementier Ska France.

Publié le 1 octobre 2021 - Par Pascal Le Douarin

La famille Auzanneau devant le bâtiment neuf de 850 m2. Romain nouvel installé, Marie Ange et Éric.

Spécialiste des élevages alternatifs, l’équipementier italien Ska fait aussi des bâtiments qu’il veut développer à l’étranger. Le quatrième bâtiment construit en France a été inauguré le chez Éric et Marie Ange Auzanneau, dans les Deux-Sèvres. Les cinq monteurs ont mis deux mois pour achever le bâtiment de 850 m2, à partir d’une dalle nue. Ce bâtiment de 6000 places de poules est le quatrième construit en pondeuses, après un en Seine-Maritime et deux dans la Marne.

Ska fabrique du sol au plafond le matériel composant cet équipement. © P. Le Douarin

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La famille Auzanneau produit des œufs plein air depuis 1997, en plus de détenir des vaches laitières,. Marie Ange et Éric ont d’abord travaillé pour Cocorette avec 3 000 poules sur nids paillés, jusqu’à la faillite du franchisé dont l’activité n’a pas été reprise.

Le bâtiment précédemment construit à 150 m est un tunnel avec alimentation en chaine plate. © P. Le Douarin

« Après, on a travaillé dix ans pour des éleveurs-conditionneurs et on a construit un tunnel pour 6 000 poules plein air, détaille Éric Auzanneau. On fait aussi un peu de vente directe à la ferme. »

Forte demande d'oeufs locaux

Éric Auzanneau est un ancien éleveur Cocorette Deux-Sèvres devenu fournisseur d'éleveurs conditionneurs vendant en direct. L'arrivée de son fils Romain l'incite à faire lui aussi le saut de la vente directe. © P. Le Douarin

La forte demande en œufs d’origine locale et l’envie de leur fils Romain de s’installer avec eux les ont décidés à s’agrandir pour se lancer dans le vente directe. « Au bout du bâtiment neuf, nous avons fait un local d’emballage avec une petite calibreuse de ferme. Nous ne devrions pas avoir de mal à commercialiser les œufs des 15 000 poules, au maximum, que nous aurons à partir de janvier 2022. »

La nouvelle emballeuse de ferme suffisante pour traiter tous les oeufs dans la salle d'emballage flambant neuve elle aussi © P. Le Douarin

Les trois sites contigus fonctionneront en décalé pour lisser l’activité. Toutes les poules de réforme sont déjà vendues aux particuliers, vivantes ou sous forme de rillettes fabriquées par leurs soins. « Cela équivaut à une valorisation de 2 euros rapportés à la poule, ce qui est beaucoup mieux que d’obtenir quelques centimes pour les faire abattre, voire de payer pour. »

La transformation des poules de réforme en rillettes valorise très bien la viande © P. Le Douarin

Soutien d’un fonds régional agricole

La famille Auzanneau est adhérente de la coopérative Alicoop qui lui fournit l’aliment. Cette usine approvisionne une vingtaine d’élevages de pondeuses de taille moyenne (10 000 à 20 000 poules/site) et une quarantaine d’éleveurs de poulets label rouge, soit environ 38 000 tonnes d’aliments vendus par an sur les 350 000 tonnes fabriquées. Y être adhérent a permis aux Auzanneau de bénéficier de l’accompagnement de Soléo Développement. Suite à la dissolution du Gaec dans lequel était impliquée la famille Auzanneau, Soléo est entré au capital de la SCEA créée à la suite et en sortira dans cinq ans. Ce fonds d’investissement destiné aux éleveurs regroupe des coopératives de Poitou-Charentes et le Crédit agricole. Soléo peut aussi cautionné des prêts et apporte aux éleveurs l’expertise de ses partenaires coopératifs.