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Alimentation animale
Digitaliser les stocks d’aliments en élevage aide la planification de la production

La digitalisation des stocks grâce à l’internet des objets se déploie dans les secteurs du vrac comme la nutrition animale. La bonne connaissance des stocks en élevage contribue à optimiser la planification de la production de l’usine d'aliments pour animaux.

Yann de la Roche Saint André dirige la start-up FourData, cofondée avec Mathias Parthiot en 2016.
© Yanne Boloh

L’avènement du sans fil à bas coûts énergétique et financier, la démocratisation des technologies de mesure grâce à l’automobile et l’amélioration des batteries comme des capteurs expliquent le déploiement d’un « vrac 4.0 ». « L’internet des objets (IoT) est bien entré dans le domaine des grains, comme celui de la livraison en élevage des aliments pour animaux pour optimiser la logistique de livraison et aider la planification de la production», expliquait, lors du dernier Vrac Tech (du 7 au 9 décembre à Mâcon), Yann de la Roche Saint André. Il dirige la start-up FourData* qu’il a fondée avec Mathias Parthiot en 2016.
Un projet d’IoT s’appuie tout d’abord sur les technologies de mesure discrétionnaires : capteurs analogiques et Modbus mais aussi mesures par le haut du silo (capteur radar 77GHz, Lidar ou ultrason 40kHz), mesures par le bas (sondes piézométrique, pesons) sans oublier la comptabilité matière fournie par des débitmètres connectés. Le choix ensuite de la connectivité dépend de la nature de son projet : Lora Privé, Lora ou Sigfox Public ou bien encore « L’une des particularités de l’IoT est la rapidité avec laquelle tout cela change, plusieurs réseaux déployés aujourd’hui n’existaient pas en 2020 », insiste l’expert. Lora Privé est utilisée lorsqu’il y a un grand nombre de capteurs à connecter par site, même dans des zones blanches avec la mise en place de réseaux internes, ce qui induit en contrepartie des coûts de maintenance. Lorsqu’un projet nécessite peu de capteurs sur un site, il est préférable de s’orienter vers un réseau public (Lora public ou Sigfox), leur limite étant, notamment, le faible nombre de messages possibles par jour. Enfin, des nouveaux réseaux comme NBIot ou LTE-M, portés par des opérateurs nationaux, sont en phase de fort déploiement mais ils sont plus coûteux et impose un protocole de sécurité strict.

Tester avant le déploiement commercial

« Un projet IoT se déroule généralement en quatre phases successives, résume Yann de la Roche Saint André. La direction de l’innovation et les directions métiers sont impliquées dans la phase A durant laquelle elles déterminent l’usage et les besoins, voire lancent des tests à petite échelle (moins de 5 capteurs). Ces tests seront complétés en phase B pour les valider sur l’ensemble des cas d’usage, pour valider le fonctionnement des capteurs dans toutes les configurations et pour assurer l’évolution logicielle. Il sera ensuite possible de passer à la phase C : « le déploiement concerne, selon l’usage et les cibles choisies, de 50 à 100 capteurs. Il peut être question de cibler un département ou une agence par exemple, voire d’équiper 100 % de son parc vrac pour constater les économies, souligne Mathias Parthiot. Enfin, la phase D implique la direction commerciale car il s’agit d’industrialiser l’IoT avec un lancement global qui peut concerner jusqu’à plusieurs milliers de capteurs. C’est le cas en nutrition animale avec l’équipement des silos en élevage pour optimiser la logistique de livraison en proposant un outil d’aide à la décision de commande à l’éleveur, qui aide par conséquent l’usine d’aliment dans la planification de sa production.

*FourData, fabricant et éditeur d’objets connectés, conçoit des logiciels métiers et des applications mobiles. Il possède notamment la marque agrilab.io,  avec des références comme Le Gouessant, LDC Amont et Terrena, ou bien encore Sanders et Siruge.

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