Des Trichoderma pour lutter contre les bactérioses
Lancé en 2020 jusqu’à juin 2023, le projet Trichoderma devrait aboutir à la commercialisation de produits à base de Trichoderma efficaces contre les bactérioses.
Lancé en 2020 jusqu’à juin 2023, le projet Trichoderma devrait aboutir à la commercialisation de produits à base de Trichoderma efficaces contre les bactérioses.
Porté par Cybele Agrocare, avec plusieurs partenaires (Vegepolys Valley, IRHS, Arelpal, CDDM, Groupe Mercier), le projet Trichoderma vise à développer une gamme de biointrants dérivés du champignon Trichoderma. « Les Trichoderma sont des champignons filamenteux présents dans le sol et en relation avec les plantes, explique Perline Denis, de Cybele Agrocare, lors du Sival 2023. Plus de 600 espèces sont recensées, de formes et aux propriétés très variées. Leur effet biostimulant est bien connu. Certains ont aussi un effet contre des formes de Pythium, de Rhizoctonia… Et, parce qu’ils ont des stratégies variées de biocontrôle, nous avons voulu les tester contre les bactérioses, problématiques orphelines. »
L’objectif était notamment de mettre au point des solutions de biocontrôle contre des bactérioses posant problème en Pays de la Loire, en particulier le feu bactérien (Erwinia amylovora) des arbres fruitiers, la nervation noire (Xanthomonas campestris) chez les crucifères et la tache bactérienne (Acidovorax valerianellae) de la mâche.
Quatre souches efficaces et productives
Les chercheurs ont d’abord caractérisé 101 souches nouvelles de Trichoderma isolées de 16 espèces végétales et sédiments marins. Ils ont ensuite évalué les propriétés de biocontrôle de ces souches in vitro et in vivo et en ont retenu 51. La phase suivante a consisté à mettre au point une nouvelle méthode de production de Trichoderma, la fermentation en milieu solide, et à évaluer la productivité des différentes souches avec cette méthode. « L’idée est de produire des spores de Trichoderma sur un substrat solide, un procédé simple, peu énergivore et qui permet de valoriser des coproduits agricoles, et de proposer ainsi une formulation simple d’utilisation telle qu’une poudre qui se disperse dans l'eau applicable au pulvérisateur ou dans les amendements », précise Perline Denis.
Au final, quatre souches efficaces et productives ont été retenues et testées à nouveau in vivo en conditions contrôlées. « Contre Xanthomonas campestris par exemple, deux Trichoderma ont un effet protecteur sur le chou-fleur, dont un de 67 %. » De nombreux essais en conditions de production sont actuellement menés avec des produits formulés, avec différentes doses et modes d’apport, en préventif ou non… « L’objectif sera ensuite de transférer la technologie de fermentation en milieu solide à l’échelle industrielle. »