Des poules pondeuses plein air pour diversifier le Gaec laitier
Le Gaec du Metz, dans l’Orne, se diversifie dans la volaille avec son nouvel élevage de 15 000 poules pondeuses plein air, géré par Arthur Fleury, récemment installé sur l’exploitation familiale.
Le Gaec du Metz, dans l’Orne, se diversifie dans la volaille avec son nouvel élevage de 15 000 poules pondeuses plein air, géré par Arthur Fleury, récemment installé sur l’exploitation familiale.
Officiellement installé en mai 2019, Arthur Fleury, 22 ans, a rejoint le Gaec familial du Metz, avec un projet d’installation en volailles, en partenariat avec la coopérative Agrial. Une production pourtant peu courante dans cette région agricole normande à dominante laitière et céréalière, à l’image du gaec. Situé à Joué du Plain, dans l’Orne, et composé de 4 associés, Anne-Laurence et Xavier Fleury ainsi que leurs fils Victor et Arthur, il comprend un atelier laitier (600 000 litres par an), 234 hectares de terres agricoles ainsi que deux activités complémentaires (poulinières trotteuses et génisses charolaises). « La diversification en pondeuse nous apporte une source de revenu régulière, face à un marché du lait très fluctuant, tout en étant complémentaire en termes d’organisation du travail », justifie Arthur, en charge de l’atelier avicole. L’éleveur qui tenait à « avoir des animaux à l’extérieur » a fait le choix d’une production technique, avec un long cycle de production, en phase avec les attentes sociétales sur le bien-être.
Deux jardins d’hiver accessibles par des trappes
Les associés ont visité une dizaine d’élevages de poules pondeuses avant d’arrêter leur choix d’équipement. Avec une charpente Dugué, le poulailler de 15 000 places est entouré de 6 hectares de parcours, en lisière de forêt. Entièrement équipé par Big Dutchman et installé par Matavicol, il est composé d’une salle d’élevage de 90 mètres sur 14.7 mètres, d’un jardin d’hiver de 4.5 mètres de large de chaque côté et d’une zone d’emballage et de sas de 150 m2. En ventilation statique avec lanterneau, l’entrée d’air se fait par un volet de chaque côté avec ouverture régulée en fonction de la température via l’automate Mégavi de Sodalec (4 sondes). La salle d’élevage dispose d’une ligne centrale de pondoirs sur deux étages. Les couvercles des pondoirs sont sur charnières, ce qui évite leur démontage lors du nettoyage. Sur chaque zone de caillebotis plastique sont réparties deux lignes d’abreuvement et quatre lignes d’alimentation, relevables sur treuil. « Le système d’alimentation est de type chevalet en A avec perchage intégré. La poule doit se percher pour accéder à la mangeoire. Elle libère ainsi de la place au sol, ce qui facilite la fluidité de circulation des autres poules vers les pondoirs », précise Dominique Lainé, chargé de développement du groupement volailles d’Agrial.
Table élévatrice avec pesée des palettes
La salle d’élevage est isolée des jardins d’hiver par une cloison pleine. Les poules y accèdent par des trappes, commandées par un treuil manuel, et des passerelles en caillebotis. Après une période d’adaptation de 15 jours, les poules auront accès en permanence au jardin d’hiver. Les trappes d’accès au parcours, sont reliées à un treuil automatique. La salle est équipée d’un éclairage led régulable. Les volets d’entrée d’air sont translucides sur la moitié de leur surface pour amener un éclairage naturel. La salle de conditionnement des œufs comprend une emballeuse Prinzen de 18 000 œufs/h de capacité et une table élévatrice équipée d’un peson. « En suivant le poids des palettes, je suivrai plus facilement le poids moyen des œufs, ce qui m’aidera à être plus réactif », explique Arthur Fleury. De même, un peson dans la salle d’élevage servira au suivi du poids des poules.
Un coût de 44.3 euros/poule
Le coût du bâtiment, hors foncier, s’élève à 665 000 euros, soit 44.3 euros par place, sachant que les éleveurs ont réalisé le montage du caillebotis et des lignes d’eau et d’aliment. « S’y ajoutent le dispositif de vidéosurveillance (18 000 euros), les clôtures (10 000 euros) ainsi que l’implantation d’arbres sur le parcours, prévue pour cet hiver. » L’investissement est financé sur 12 ans pour la coque et sur 14 ans pour l’équipement intérieur. Le projet a bénéficié d’une subvention ANP (équivalent des plans PCAEA) de 67 000 euros. Arthur Fleury a également intégré le dispositif pour jeunes installés Agriboost, d’Agrial, qui comprend notamment un volet d’aides permettant de financer le capital social. Via le groupement avicole d’Agrial, l’élevage bénéficie aussi d’une aide à la production versée sur 10 ans, équivalent à environ 10 % du coût du bâtiment.
Le poulailler et le parcours en images
Située en bordure de forêt, la clôture du parcours a été renforcée pour empêcher l’intrusion de petits et gros gibiers.
Un parcours doublement protégé de la faune sauvage
L’élevage très isolé est par ailleurs équipé d’un dispositif complet de vidéosurveillance (à l’entrée du site et à chaque pignon du bâtiment). L’objectif est de dissuader toute intrusion humaine (vol) mais aussi de détecter la faune sauvage. Pour cela, la caméra à 360 °C positionnée sur le pignon côté bois et reliée à un détecteur de mouvements envoie une alerte en cas d’intrusion.
Une caméra a aussi été installée devant le convoyeur côté salle d’élevage pour surveiller l’arrivée des œufs sur un écran au niveau de l’emballeuse.