Eau
Des niveaux de nappes d’eau satisfaisants en juillet en France
La bonne recharge hivernale continue de bénéficier aux nappes. Mais attention, la demande en eau et l’efficacité des pluies joueront un rôle essentiel en août.
La bonne recharge hivernale continue de bénéficier aux nappes. Mais attention, la demande en eau et l’efficacité des pluies joueront un rôle essentiel en août.
Dans son bulletin mensuel du 12 août, sur la situation hydrologique de la France au 1er août, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) indique que la situation des niveaux des nappes d’eau « au mois de juillet reste satisfaisante sur une grande partie du territoire ».
Il précise cependant que, comme d’habitude à cette période de l’année, la vidange se poursuit et l’ensemble des niveaux des nappes sont en baisse. « Les pluies estivales arrivant à s’infiltrer dans les sols sont absorbées par la végétation et n’atteignent que rarement les nappes ». La recharge hivernale ayant été bonne, la situation reste correcte en ce mois de juillet, sauf précisément dans les endroits où la recharge hivernale n’a pas été satisfaisante. C’est le cas des nappes de la plaine d’Alsace, des couloirs de la Saône et du Rhône et de l’est du Massif Central. Autre élément à prendre en considération, le mois de juillet 2020 « s’est caractérisé par une sécheresse météorologique et une sécheresse des sols importantes ».
Dans le détail, et par rapport à la moyenne des autres mois de juillet, certaines nappes présentent des situations plus favorables (niveaux modérément hauts à hauts). Il s’agit des nappes alluviales, du Plio-quaternaire et des calcaires de Vendée et du bassin Adour-Garonne ; des nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon et des alluvions du littoral languedocien ; des nappes alluviales de la côte d’Azur et de Corse. D’autres secteurs montrent des situations moins favorables (niveaux bas par rapport aux moyennes de tous les mois de juillet, nécessitant une surveillance renforcée) : nappes alluviales d’Alsace et des calcaires jurassiques de Lorraine (niveaux modérément bas à bas) ; nappes des alluvions, cailloutis et corridors fluvio-glaciaires de Bourgogne, du Rhône amont et moyen (niveaux bas) et nappes des formations volcaniques de l’est du Massif Central (niveaux bas à très bas).
A noter que la situation se dégrade sur certaines nappes réactives, sensibles à l’absence de pluviométrie. Il s’agit des nappes de la craie champenoise, des calcaires jurassiques de Lorraine et du Berry, du socle du Limousin et des formations complexes de la Côte d’Azur, qui affichent tous des niveaux modérément bas.
Perspectives pour août
« En août, les tendances des nappes inertielles devraient rester orientées à la baisse. Quant aux nappes réactives, les tendances et l’évolution des situations dépendront essentiellement des pluies efficaces locales et des demandes en eau » précise le BRGM. Les orages violents prévus favoriseront plutôt le ruissellement, sans permettre une infiltration suffisante des sols. Du coup, la vidange des nappes devrait se poursuivre jusqu’à « la mise en dormance de la végétation » et « la survenue d’épisodes pluviométriques abondants, soit jusqu’à mi-octobre à fin novembre », a priori. Toujours selon les spécialistes du BRGM, « en absence de pluies suffisantes en août, intensifiant la sécheresse des sols, la demande en eau pourrait demeurer forte. La situation des nappes inertielles ne devrait pas se modifier, sauf sur les secteurs fortement sollicités. Les nappes réactives, notamment celles des alluvions, du socle et des calcaires jurassiques, sont sensibles à l’absence de pluie : les niveaux pourraient baisser rapidement et la situation se dégrader en cas de prolongation de la sécheresse météorologique ».