« Des freins psychologiques à lever lors d’une transmission hors cadre familial »
La dimension humaine doit être bien prise en compte lors d’une transmission hors cadre familial, comme l’explique le pyscho-sociologue Dominique Labaste.
La dimension humaine doit être bien prise en compte lors d’une transmission hors cadre familial, comme l’explique le pyscho-sociologue Dominique Labaste.
« L’échec d’une transmission hors cadre familial est souvent lié au fait que le cédant espère toujours qu’un de ses enfants reprendra l’exploitation. Il est important d’aborder cette question en amont en convoquant une réunion de famille, où chacun puisse s’exprimer.
Lire aussi : Comment améliorer l'attractivité de son exploitation avicole
En plus des aspects économiques et matériels, la transmission d’une exploitation revêt une dimension psycho-sociologique, qu’il est important de prendre en compte. Se préparer mentalement à transmettre son exploitation peut être un processus long. Un agriculteur « est sa ferme », c’est une continuité de lui. La grande majorité des cédants souhaitent que le repreneur continue l’activité sur la ferme. Il n’est pas simple d’imaginer qu’il change le système de production, cela peut toucher son identité, remettre en cause le travail fait auparavant. La réussite d’une transmission est liée à la capacité à construire une relation de confiance avec le candidat. Il faut qu’il y ait de l’empathie et un effort de compréhension du cédant vers le repreneur mais également du repreneur vers le cédant.
On fait plus facilement confiance à celui qui nous ressemble. Le taux de réussite à l’installation des candidats enfants d’agriculteurs et issus du milieu agricole est quasiment deux fois plus élevé que pour les candidats hors cadre familial. Néanmoins, ces derniers représentent désormais deux tiers des candidatures à l’installation, toutes productions confondues. L’enjeu de renouvellement est donc fortement lié à la capacité de l’agriculture à s’ouvrir à ces nouveaux candidats et à adapter l’accompagnement à la transmission-installation.
Les nouvelles générations d’exploitants ont un rapport au travail différent de leurs aînés. L’articulation avec leur vie familiale et personnelle doit être prise en compte. »