Le conseil de Claire Boyer, Institut de l’élevage - Cap’Pradel
Des concentrés à volonté pour les chevrettes
« Lorsque les chevrettes sont sevrées et qu’il manque du fourrage de qualité ou bien que les indicateurs de croissance n’ont pas été atteints, l’éleveur peut mettre en place une distribution de concentrés à volonté. Cette pratique a été expérimentée au Pradel et nous avons relevé plusieurs points de vigilance. L’aliment doit être adapté à la distribution à volonté, il est préférable de faire valider sa composition par le marchand d’aliment ou le conseiller d’élevage.
« Une solution contre le manque de fourrage de qualité »
Il doit contenir entre 14 et 16 % de cellulose brute, un taux assez élevé pour sécuriser l’aliment. L’amidon et le sucre ne doivent pas dépasser les 25 % et la concentration en énergie doit être autour de 0,92 UFL. Enfin, la matière azotée totale ou MAT doit avoisiner les 16 %. Deux techniques de distribution sont envisageables : au nourrisseur ou à l’auge. Dans les deux cas, il faut s’assurer que chaque chevrette a assez de place pour accéder à l’aliment. Comptez en moyenne un nourrisseur d’un mètre pour 15 chevrettes ou 25 cm d’auge par chevrette. Il faut faire particulièrement attention que les auges et les nourrisseurs soient constamment pleins. Pour optimiser la distribution et gagner sur le temps de travail, il est conseillé d’avoir le stock d’aliment à proximité des chevrettes.
Économiser son foin de qualité
Le seul fourrage auquel elles auront accès sera de la paille ou du fourrage grossier très fibreux. Le fourrage doit être généreusement distribué pour en faciliter l’ingestion. Deux distributions de fourrage par jour est une bonne fréquence, cela permet de veiller à ce que les chevrettes en disposent suffisamment et d’enlever les refus régulièrement. Le rationnement se fait ensuite progressivement à partir de quatre mois ou des 30 kg, jusqu’à atteindre une ration quotidienne de 600 à 800 grammes de concentrés à adapter selon le fourrage donné (foin ou paille). Enfin, à neuf mois, les chevrettes pourront commencer à recevoir la ration de début de lactation. Cette pratique permet avant tout de faire des économies de foin, de gagner en temps d’astreinte sur la distribution et peut aider à rattraper d’éventuels retards de croissance. Par contre, elle coûte entre 5 et 15 % plus cher qu’une ration classique. »