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[Covid-19] Que deviennent les exportations de viande bovine du Mercosur ?

Les pays du Mercosur sont de loin les principaux fournisseurs tiers de viande bovine de l’Union européenne. Alors, sur le premier trimestre de l’année 2020 où en sont les exportations du Mercosur ? L’Institut de l’élevage fait le point.

© Idele

Dans sa note de conjoncture du 24 avril, le département économique de l’Institut de l’élevage fait le point sur les exportations de viande bovine des pays du Mercosur. Les découpes qui représentent près d’un tiers de leurs volumes exportés, trouvent essentiellement leurs débouchés dans la restauration hors domicile. Aussi, « avec la fermeture de la quasi-totalité des restaurants à table de l’UE, on comprend bien le désarroi des exportateurs mercosuriens. Certes, le déconfinement en Chine leur promet de possibles débouchés supplémentaires mais le marché européen reste de loin le plus rémunérateur pour les pièces d’aloyaux, les plus qualitatives, qu’ils exportent peu sur les autres marchés. »

Si la situation est assez disparate selon les pays, « les exportations vers l’UE, légèrement en baisse par rapport à 2019, ré-augmentent progressivement depuis le début de l’année 2020 et notamment depuis le Brésil et l’Uruguay. »

 

Brésil, des exportations totales qui progressent, y compris en mars

D’après les données des douanes publiées par le Ministère de l’Industrie et du Commerce Extérieur (MDIC), les exportations de viande bovine brésilienne de début 2020 (janvier à mars) ne semblent pas avoir été freinées par la crise mondiale du COVID-19. « Sur le premier trimestre, elles ont encore globalement progressé de 4,2% par rapport à 2019 pour l’ensemble des viandes bovines (réfrigérées, congelées et préparations). »

Des disparités sont toutefois à noter suivant les destinations. Les exportations vers la Chine se sont littéralement envolées avec + 44 % par rapport à l’année dernière. Vers les Etats-Unis, la progression s’élève à + 14 %.

Vers l’Union européenne, le constat était déjà mitigé avant d’éventuels effets du coronavirus. La baisse des importations de viande brésilienne préexistait en 2019 et s’est poursuivie sur le 1er trimestre 2020 (- 13% par rapport à 2019). « Néanmoins, à court terme, la tendance est plutôt à la reprise des expéditions depuis le début de l’année, notamment vers les Pays-Bas et l’Allemagne. Les délais de transport avoisinant un mois au total (trajet + temps de dédouanement), on en verra les impacts dans les statistiques douanières de l’UE en avril, dont les chiffres ne seront pas disponibles avant la mi-juin prochain… »

 

Uruguay, une reprise progressive

Les exportations uruguayennes de viande bovine sont en net retrait depuis le début de l’année, principalement vers la Chine. Mais cette tendance devrait s’inverser, cette dernière réactivant sa demande en viande bovine auprès des principaux fournisseurs mondiaux.

« Les envois vers l’UE ont diminué sur le premier trimestre (- 6 % par rapport à 2019), avec un recul particulièrement marqué en février et des incertitudes sur les mois à venir. »

 

Argentine, des hausses, hormis vers l’UE

Sur les deux premiers mois de l’année, les expéditions argentines de viande bovine sont en hausse de 14 % d’une année sur l’autre. La Chine absorbe les deux-tiers des volumes du pays.

Les trois principales destinations de l’UE ont, quant à elles, reçues 8 % des exportations argentines totales, sur les deux premiers mois de 2020, contre 9,3% en 2019.

« Les expéditions vers l’UE varient peu, la hausse vers les Pays-Bas (plateforme de redistribution sur tout le Continent) contrastant avec la baisse vers l’Italie. La presse argentine souligne l’inquiétude des exportateurs vis-à-vis du débouché européen, notamment au regard des 29 500 tonnes du contingent Hilton (viandes dites de « haute qualité »), écoulées principalement dans la RHD européenne. »

Ce sont les représentants de l’industrie argentine (qui constitue 90% des exportations argentines) qui ont indiqué à l’agence Reuters que « les exportations de viande bovine de l’Argentine vers ses deux principaux marchés [Chine et UE] sont pratiquement stoppées par les effets de la pandémie de coronavirus ». D’après le Président d’ABC, en mars, « le marché européen, consommateur historique des coupes les plus chères de viande argentine, a également vu sa demande en produits du pays sud-américain ralentir ».

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