Transformation
[Covid-19] Les malteurs français restent optimistes et pragmatiques
Les malteurs français sont victimes de la baisse de la consommation mondiale de bière. Mais les capacités de production sont intactes.
Les malteurs français sont victimes de la baisse de la consommation mondiale de bière. Mais les capacités de production sont intactes.

A ce jour, les malteries restent en production, même si certaines enregistrent une activité dégradée pour s’adapter à la demande, avec à la clef un recul de la production de malt. « On peut s’attendre à des arrêts de certaines unités dans les semaines à venir, qui permettront d’effectuer les opérations de maintenance ou d’amélioration des outils de production », indique Thomas Gauthier, secrétaire général des Malteurs de France. Une situation inquiétante pour les clients tenus de l’incertitude quant à la date de réouverture des bars et restaurants.
Repli de la consommation mondiale de bière
« Depuis le début du confinement en France, à la baisse de la production brassicole artisanale et de l’activité de grands brasseurs, dont certains sont fermés, se conjugue la chute du grand export (qui représente 80 % des débouchés de la malterie française), en raison de la fermeture de certains ports internationaux », explique Thomas Gauthier. Et d'ajouter : « Au Royaume-Uni, la consommation de bière recule ; en Allemagne, le marché intérieur se maintient mais l’exportation sur l’Italie et l’Espagne est en fort repli ; en Inde, les brasseries sont fermées ; en Amérique du Sud, le marché intérieur s’effondre ».
La malterie se caractérise, de fait, par la fabrication d’un produit à destination d’un marché, le malt pour la brasserie. Si la consommation de bière est affectée, la malterie est impactée sans possibilité de réorienter l’essentiel de sa production.
Retards des livraisons de malt
Concernant l’activité économique et commerciale, « si les brasseurs retardent les livraisons de malt ou les étalent sur une plus longue période, on n’enregistre a priori pas de rupture de contrat », souligne Thomas Gauthier. Cependant l’impact financier sur le premier trimestre 2020 sera important, en raison de la baisse d’activité des clients brasseurs à travers le monde. « Reste que la capacité à produire de la malterie française est intact et que, sur le long terme, la consommation de bière ne devrait pas être trop affectée. »