Comment garder au sec le caillebotis des canards
Les équipements d’abreuvement dans les canardiers ont évolué ces dernières années pour répondre à des objectifs de bien-être animal et de maîtrise des consommations d’eau.
Les équipements d’abreuvement dans les canardiers ont évolué ces dernières années pour répondre à des objectifs de bien-être animal et de maîtrise des consommations d’eau.
À Merléac dans les Côtes d’Armor, le canardier de Marc Antoine Carrée fait partie de la nouvelle génération de poulaillers de canards de l’organisation de production Huttepain Bretagne, et pour laquelle la gestion de l’eau a été un axe de travail important.
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Tous sont désormais équipés de pipettes, et non plus d’abreuvoirs à cloche, ainsi que d’un dispositif permettant le trempage du bec. « L’objectif est de répondre aux besoins physiologiques et comportementaux du canard tout en évitant le gaspillage d’eau », explique Brigitte Le Tréhuidic, responsable du groupement.
Construit en 2020, le canardier de 1800 m2 est en phase avec le cahier des charges Nature d’Éleveurs du groupe LDC intégrant notamment les fenêtres, des solutions d’enrichissement du milieu et un bardage imitation bois pour l’intégration paysagère. Large de 20 mètres, il dispose de cinq lignes d’eau Lubing équipées de pipettes de 130 ml/min de débit avec godet récupérateur d’eau et d’une minicoupelle de démarrage toutes les dix pipettes. Des équipements facilitant l’accès à l’eau, particulièrement crucial pour réussir le démarrage de ces volailles aquaphiles, tout en maîtrisant les quantités consommées.
Bien hydrater les canetons
À l’arrivée des canetons, Marc Antoine Carré ajoute des alvéoles remplies d’eau pour abreuver et hydrater les canetons par les pattes, en complément des pipettes. Cela représente 500 alvéoles à kiwis en plastique achetées par lot, réparties le long des deux lignes de radiants.
« Durant les premiers jours, elles sont remplies d’eau toutes les 4 heures environ avec un tuyau d’arrosage, installé dans le bâtiment, explique l’éleveur. Je m’en sers aussi pour arroser les lignes d’eau pour créer des gouttes qui vont attirer les canetons. »
Vers 14 jours, la ligne d’abreuvement centrale est renversée à 180° pour donner accès à des abreuvoirs Easy confort. Équipés d’un plateau, dont la forme est incurvée, ils facilitent le trempage du bec en minimisant les pertes d’eau. « Ils sont très appréciés par les canards. L’apprentissage est rapide. Il y a très peu de gaspillage, comme en témoignent les caillebotis secs. » Ce dernier point est important pour avoir des dessous de pattes en bon état sans pododermatites, et obtenir les primes de qualité des pattes mises en place par l’abattoir.
Une maîtrise de l’ambiance
L’éleveur surveille au quotidien les consommations d’eau sur son compteur ainsi que sur le boîtier de régulation.
L’eau provient d’un forage, disposant d’un débit suffisamment élevé pour s’adapter aux pics de consommation de l’exploitation comprenant également des bovins (jusqu’à 18 m3 par jour pour l’atelier canard, juste avant le départ des femelles). Il est relié à une réserve tampon de 20 m3.
À l’arrivée dans le sas, l’eau est désinfectée et acidifiée. « En améliorant le confort digestif, l’acifidication contribue à avoir des déjections moins liquides », souligne Manon Gillet, technicienne. De même, le bâtiment bien isolé est équipé d’une ventilation dynamique, favorisant la maîtrise de l’ambiance, en termes d’hygrométrie l’hiver (maintien d’un sol sec) et des températures notamment l’été, pour éviter une surconsommation d’eau lors de coup de chaleur.