Aller au contenu principal

Circuits courts : la plateforme Agrilocal veut convaincre la restauration collective

Le réseau des plateformes départementales Agrilocal génère des commandes en circuits courts entre producteurs et restauration collective. La première plateforme, créée dans la Drôme en 2012, reste exemplaire.

80 % des commandes faites aux producteurs via le réseau Agrilocal des plateformes départementales émane d'établissements scolaires © AGrilocal
80 % des commandes faites aux producteurs via le réseau Agrilocal des plateformes départementales émane d'établissements scolaires
© AGrilocal

Ouvrir la porte des cantines et des restaurants aux producteurs et artisans locaux constituait un véritable défi quand la plateforme de mise en relation Agrilocal est née dans la Drôme en 2012. Depuis, celle-ci a fait école. Pour conforter l’économie locale dont l’agriculture, il « suffisait » de faire se rencontrer les fournisseurs de produits alimentaires et les gestionnaires de restaurants. La solution a résidé dans la création d’une plateforme Internet de mise en relation, favorisant les échanges entre les acheteurs et les fournisseurs, tout en respectant le code des marchés publics.

Gratuit pour les utilisateurs, ce service promeut une alimentation de qualité, la traçabilité des produits et met de l’huile dans les rouages de la commande publique. Autre objectif affiché, permettre aux producteurs de mieux vivre de leur travail.

La croissance à deux chiffres des transactions témoigne de l’engouement des consommateurs et de l’implication de collectivités territoriales pour les filières courtes. Selon ses derniers chiffres de 2019, l’association nationale – à laquelle adhèrent en majorité les départements — réunit 36 plateformes qui mettent en relation 2 558 acheteurs (+18 % par rapport à 2018) et 4 392 fournisseurs locaux (+19 %). La commercialisation des produits alimentaires locaux représentait 1 776 tonnes d’aliments (produits laitiers, légumes et fruits aux premiers rangs) pour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros. Depuis son lancement, Agrilocal a permis de commercialiser 5 300 tonnes pour 21 M €, dont 15 % en bio avec une augmentation de 18 % entre 2018 et 2019.

 

 
"Connectez-vous local », en plus de « Manger bien, manger mieux, manger  local ! »  © Agrilocal
"Connectez-vous local », en plus de « Manger bien, manger mieux, manger local ! » © Agrilocal

 

Contrainte d’investissement pour les éleveurs

Parmi les acheteurs, il y a en premier lieu 1062 cantines de collèges (80 % des commandes alimentaires), mais aussi 548 communes et établissements publics intercommunaux, 261 maisons de retraite, les lycées, restaurants administratifs, collectifs privés ou touristiques et quelques hôpitaux. Quant aux fournisseurs, la majorité d’entre eux, 3 351, sont des producteurs.

Chacun de ces agriculteurs fait un choix : la vente par Agrilocal paie souvent moins bien que la vente directe sur les marchés, mais mieux que sur des circuits longs. Dans la Drôme, ce sont surtout les fruits et légumes locaux qui séduisent les cantines et quelques produits laitiers.

Pour les œufs, c’est plus difficile comme le confirment les 23 tonnes commercialisées en 2019 par 225 agriculteurs (moins de 400 000 œufs). Dix collèges ont acheté au moins une fois des œufs coquille, dont 3 de façon régulière. Les autres chefs restent fidèles aux œufs liquides devenus la règle par souci d’hygiène.

Le pas à franchir pour les éleveurs cantonnés à la vente directe sur la ferme, sur les marchés ou via les Amap, n’est pas évident. Pour vendre via une plateforme, ils doivent passer par un centre d’emballage agréé (CEO) pour conditionner et marquer du code producteur. À Bénavin dans la Drôme, Lilian Vadon vend sur les marchés les œufs bio de ses 240 pondeuses. « La demande est forte. Nous réfléchissons à augmenter le cheptel et à investir dans un centre d’emballage, pour au moins 10 000 € d’investissement. La vente sur les marchés demandant beaucoup de temps, depuis cinq ans nous travaillons en couple sept jours sur sept. Mais, nous ne voulons pas briser notre image de qualité ; alors nous hésitons… Nous vendrons donc nos œufs sur les mêmes circuits de livraison que nos volailles, en direct ». Depuis quatre ans, Lilian livre 5 % de ses volumes de viande de volailles à la plateforme drômoise Agri Court à Eurre, elle-même fournisseur d’Agrilocal. « Nous ne voulons pas mettre tous nos œufs dans la même plateforme, pour des raisons de sécurité et de vision de notre activité » conclut Lilian Vadon.

Agri court au service des producteurs et des consommateurs

 

 
 © Agricourt
© Agricourt

Depuis 2011, la plateforme sise dans le Val de Drôme et pilotée par le monde agricole permet une mutualisation logistique via la livraison en produits locaux (de Drôme et Ardèche) et de produits d’épicerie dans le réseau Biocoop, des cantines et des restaurants. Agri Court s’efforce de répondre à la demande des cuisines. Certains gestionnaires apprécient de n’avoir ainsi qu’une seule livraison de produits locaux. Agri Court sert également des groupements d’achat de particuliers et propose un drive de retrait de sa commande une fois par semaine.

Les plus lus

<em class="placeholder">Gildas André : « Maintenant que j’ai du recul, je me verrais bien comme éleveur à temps plein avec quatre poulaillers, quitte à lâcher les cultures. »</em>
« Je consolide mes grandes cultures avec du poulet »

À Courson-les-Carrières près d’Auxerre, Gildas André fait partie de la nouvelle génération des jeunes agriculteurs qui voient…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">De gauche à droite : Philippe, Maxime et Pierre : « Notre autonomie alimentaire en maïs, soja et blé est autant un atout économique que sécuritaire et qualitatif. »</em>
" Nous cherchons à maximiser la valorisation de notre canard à foie gras "

Orientée à 100 % vers la vente directe, La Ferme de la patte d’oie (Gers) mise sur la pluriactivité et cherche à…

« J’ai développé la vente directe d’œufs bio »

Carmen Merlet a développé la vente directe pour pouvoir s’installer avec sa mère en pondeuses bio. Elle mise désormais sur la…

<em class="placeholder">Le résultat, c&#039;est ce qui reste après avoir tout décompter, et pas seulement les charges principales.</em>
Résultats technico-économiques en poulet : Auvergne Rhône-Alpes mesure toutes ses charges

Les résultats provisoires de gestion technico-économique pour poulets de chair dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) ont…

<em class="placeholder">Un peu plus du quart du chiffre d’affaires est réalisé sur place.</em>
Productrice de foie gras de canard, la Ferme de la patte d’oie a diversifié ses sources de revenu

Productrice de foie gras de canards dans le Gers, la famille Pérès n’a pas manqué d’idées de diversification en se tournant d’…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)